Un nouveau départ | Pv Kumiii [Finish]

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Presque 2 heures de métro d'Osaka à Okayama... Levé très tôt le matin pour ne pas louper la 1ère heure, le jeune homme s'était habillé civilement et très ordinairement, un bonnet sur la tête et une écharpe autour du cou pour mieux se dissimuler le visage. Simple précausion, sait-on jamais si on le reconnaissait, ou du moins, ce fut surtout utile pour le départ où une horde de fans... ou d'anti-fans, allez savoir en fait o.O semblait l'attendre à l'entrée comme à l'intérieur du bâtiment ! Avant ce fameux désastre médiatique qu'il connaissait encore à ce jour, Teika n'avait jamais eut à autant de se protéger dans la rue. L'échec de son album lui avait fait naître de nombreux inconvénients, mais son manager qui était aussi son beau-père lui avait affirmé que tous les artistes passaient par-là et que cette pression allait peu à peu se calmer, notamment parce qu'il se chargeait de tout remettre en ordre. Le mieux à faire maintenant était de prendre quelques vacances et de puiser son inspiration dans le vaste et calme palais d'Okayama... Conseil qui lui était fort recommandé, et puis comme il faisait aussi partit de la famille impériale, il pouvait séjourner quelques temps chez eux ; il devrait être bien accueilli en principe !! Cependant, rien en était pour le moins sûr étant donné qu'il n'était pas ''réellement'' l'un des leurs, relié uniquement par le nom. Quoi qu'il arrivait et qu'importe la personne, il ne permettrait jamais que l'on critique sa mère dans le dos ! Oui elle avait épousé un homme juste pour l'argent et le confort... oui c'était malsain de profiter des avantanges des autres, mais elle n'en était pas une mauvaise femme pour autant, et au contraire ! Sa mère était l'être la plus importante dans son coeur, et c'était grâce à elle qu'il pouvait vivre et réaliser tous ses rêves... D'autant plus que le riche concerné dans tout ça connaissait depuis le départ ses intentions, alors il ne se faisait nullement manipulé...

Enfin bref, revenons au principal ! Teika venait enfin d'arriver à destination, ou du moins à Okayama ; une ville qu'il ne connaissait absolument pas, ceci dit. A cause de ce palais et de son jardin qui se disait traditionnellement japonais et un peu vieillot, le jeune homme pensait que toute la ville en serait de même, mais il avait bien tort !! Elle était très moderne et tout aussi peuplée que n'importe quel autre grand endroit. C'était tout de même LA ville où résidait la famille impériale ! Ce n'était pas rien. Tout le monde, ou presque, devait probablement se rendre ici par rapport à l'empereur du pays. Mais une chose dont Teika n'était pas au courant du tout, était la découverte de la petite princesse et l'histoire des 4 prétendants en titre du trône !! Sûrement à cause de ses propres problèmes il n'avait pas fait attention à tout ce qui passait autour de lui... Autant dire qu'il en était tombé sur le cul en apprenant la nouvelle !! Ce n'était pas rien et il devait certainement être le dernier du pays, au courant !! Qu'importe, il allait fatalement les rencontrer ces nouveaux résidents au palais, désormais. Une bonne chose ? Qui sait ? De toute manière Teika n'était pas là pour se faire des amis, mais bien pour retrouver sa dignité et prouver à tout le monde qu'il n'était pas un médiocre chanteur de passage !

Un taxi le déposa aux barrières du palais, et le nippon se trouvait à présent dans la cour de sa nouvelle et énorme maison !! Enfin non, avant ça il avait dû marcher et marcher un long moment, toujours tout droit, avant de réellement atteindre le centre de la cour, bagage à roulette derrière lui. Ce n'était pas spécialement simple et agréable à tirer, notamment en trimbalant la chose sur des graviers o.O Erf... ça aurait dérangé ce chauffeur de le déposer plus prêt ou même carrément dans cette cour ?? Ce n'était pas interdit à ce qu'il sache >.< Enfin bon, ça lui faisait quelque peu profiter du paysage...

Maintenant dans le hall du palace, les yeux de Teika manquèrent de tomber tellement qu'ils 'étaient ronds de surprise !! Il avait oublié à quel point cet endroit était immensissime... Il faut dire qu'il n'était pas revenu ici depuis très longtemps et en toute honnêteté, il n'appréciait pas vraiment cet endroit à l'époque. Enfin, le passé était du passé et peut-être qu'il se sentira très bien parmis ''les siens''... Trop étrange pour lui de penser ça >.<

Devant lui, trois domestiques travaillaient sérieusement à plusieurs mètres d'intervalles (rien d'étonnant vu la grandeur) alors qu'il restait planté là dans l'espoir d'être accueilli par l'une d'entre elles, mais rien. Un peu vexé, le nippon fit la moue, dessera son écharpe et retira son bonnet sans prêter attention à sa masse de cheveux qui en ressortait tout en désordre ! Il fallait dire qu'il avait tout l'air d'un nouveau venu au palais étant donné sa dégaine et ses vieilles fringues !! Teika ne savait pas encore comment il réagirait si on le prenait pour un nouveau membre du staff. Certainement qu'il en serait vexé, mais quelque part ça pouvait aussi l'avantager d'un certain point de vue ; on ne le jugerait pas d'après M.Teika. Bref, il se rendit tout silencieusement vers la gouvernante la plus proche, son bagage laissé derrière lui. Il inspecta brièvement derrière son épaule ce qu'elle était en train de faire, puis sans trop s'attarder sur cette pratique fort intéressante... se racla doucement la gorge, le poing devant sa bouche.

- Pardon, mais ça serait trop demandé que de me venir en aide ? Je viens d'arriver et je ne sais pas du tout où aller...

Ca pouvait paraître assez cru, mais Teika s'exprimait toujours très directement. Ce n'était pourtant pas un reproche ou quoi que se soit envers elle, mais la façon de prendre la chose dépendait toujours de l'individu, et à être une personne trop franche, le chanteur s'attirait facilement les foudres... Comme s'il avait besoin de ça !

Les bras croisés, l'air impatient, il dévisagea un instant la jeune fille qui s'était systhématique retournée, et arqua par la suite d'un sourcil. Non non, ce n'était pas son genre de garder la chose pour lui, et ce fut d'un même ton qu'il ajouta tout bonnement :

- On embauche de plus en plus jeune dans ce métier...

Invité

¤.Encore une journée qui débute comme toutes les autres. Un réveil qui sonne. Une danse du matin pour faire le lit. Une douche presque froide pour se donner un coup de
fouet et un petit tour dans la cuisine pour saluer le personnel, dire bonjour à
Hideki puis un petit déjeuné rapide à base de madeleine et de jus de fruit
avant d’attaquer son boulot. C’est presque un rituel. Une routine qui ne lasse
pas la brunette. Elle aime le contact des personnes et commence à se faire
connaitre de part sa gentillesse et de son travail irréprochable. Kumi n’étant
pas issue d’une famille aisée, elle se doit être parfaite dans son rôle de
domestique. En aucun cas, elle ne voudrait perdre sa place. Et de plus, elle
aime son travail, ses collègues et sa vie au Palais. Oh bien sur, elle ne joue
pas le rôle de la Princesse… et alors ? La pureté n’est elle pas celle qui se trouve à l’intérieur ?

Mais revenons quelques heures plutôt. La gouvernante en Chef vient de lui remonter les
bretelles à cause d’une vitre qui, selon elle, n’est pas assez astiquée. Pour
preuve et appuyer ce qu’elle confirme , elle pointe de son index crochu
l’endroit du ‘délit invisible’ aux yeux de la petite demoiselle. Kumi hausse alors ses sourcils tout en regardant l’endroit montré. Elle ne voit rien du tout. Mais vu que la vieille bique
porte des lunettes, Kumi se plait à imaginer la fameuse tâche sur l’un de
ses verres, ce qui la fait sourire. Mais ce n’est pas du goût de la chef qui
foudroie du regard la petite brune.

-Puisque cela semble vous faire sourire, Miss Hiraoka, je me vois contrainte de vous
sanctionner pour cette négligence et se manque de respect envers un supérieur.

-Mais je…

-Il n’y a pas de ‘mais’ mademoiselle ! On ne contredit pas les ordres. Vous irez aider
les deux domestiques dans le hall d’entrée. En plus de vos tâches habituelles.
Et soyez en certaine que je reviendrais voir personnellement votre travail. Je
serais intransigeante.

Kumi commence à comprendre ce que signifie ‘l’abus de pouvoir’. Que pouvez-t-elle dire ou
faire ? C’était la parole contre la sienne. Elle lâche cependant un
soupire bien audible avant de prendre son petit chariot pour le ranger dans le
cagibi de l’étage. Ca lui apprendra à vouloir faire la maligne. Cette Chef est
redoutable. Malgré cette sanction, la journée doit être belle pour la
demoiselle qui continue de sourire, comme si de rien n’était… Bien qu’elle sait
qu’arriver à la fin de son boulot, elle va s’écrouler sur son lit de sommeil.
Là elle pourra dire qu’elle a bien mérité son argent.

Après une pause bien méritée dans la cuisine, Kumi sort de la pièce et se dirige vers le
hall. Elle a mangé trois madeleines et à chaque bouchée, elle s’imaginait qu’il
s’agissait d’un bout du cervelet de sa Chef. Oui bon… L’image n’est pas belle
mais ça résume bien ce qu’elle pense de cette vieille femme. Remarque… elle est
peut être tout simplement seule pour être aussi mauvaise. Elle n’a pas remarqué
d’alliance à sa main et elle semble comme éteinte. Pauvre femme. La compassion,
voilà ce qu’éprouve la brunette en repensant à elle. Elle aussi doit avoir une
vie pas facile tous les jours. Bon, encore quelques marches à descendre et c’est
bon !

Le hall se dresse enfin devant elle. C’est immense ! Mais c’est magnifique. Par
contre, en ce qui concerne le nettoyage, c’est tout un cirque. Et dire qu’elles
ne sont que deux pour nettoyer cette salle. Heureusement qu’elle arrive filer
un coup de main ! La sanction ? Elle l’a prend comme une bénédiction
pour ces deux collègues qui trament depuis deux heures. Kumi les salue poliment
et la plus âgée lui montre ce qu’elle doit faire. Un seau et une serpillère attendent
bien sagement la brunette dans un coin. Le ton est donné. Elle doit se taper le
sol à laver. Ce qui lui pose aucun souci ! Le produit et l’eau sont déjà
dans le seau. Kumi se penche vers l’odeur de lotus et sourit. C’est toujours un
plaisir pour elle de faire ça. Elle prend le manche fermement, presse les
cheveux dans la petite ‘passoire’ et c’est parti ! Elle choisit un bout de
la pièce et commence à nettoyer le sol tout en chantonnant.

Elle était arrivée à mi parcours lorsqu’elle sentit une présence dans son dos. L’air de
rein, elle continua son manège jusqu’à sursauter au raclement de gorge et à la
voix masculine.
'- Pardon, mais ça serait trop demandé que de me venir en aide ? Je viens d'arriver et je ne sais pas du tout où aller...’ Kumi redresse subitement buste et tête. Les
mains toujours posées sur son manche de serpillère, elle se tourne lentement
vers l’inconnu dans son dos. Les yeux ronds parce qu’il vient de lui dire, elle
le considère quelques secondes avant de vouloir lui rétorquer quelque chose
pour le remettre à sa place celui-là. Mais il enchaine ‘- On embauche de plus
en plus jeune dans ce métier...’ Là, ça la glace net. S’il remarque qu’elle
fait plus jeune… C’est la fin de tout. Elle s’imagine déjà expulsée à coup de
pied… Non non non. Elle se reprend rapidement et fait mine de ne pas avoir
écouté la dernière phrase. Elle lui offre un agréable sourire avant de prendre
à son tour la parole.

-Vous êtes nouveau donc ? Enfin, tu es nouveau !
C’est génial. Je te comprends, tu dois être perdu. Quand tu arrives ici, tout
doit te paraitre énorme. Bref. On ne m’avait pas dit qu’un nouveau domestique
allait arriver. Bienvenue ! Je suis Kumi.

Elle se tourne pour poser sa serpillère dans son seau et une fois qu’elle s’assure qu’elle tient bien debout et qu’elle ne tombera pas, Kumi se retourne vers le nouveau, toute souriante. Elle ne se souvient pas d’avoir entendu parler d’un nouvel arrivant mais ce n’est pas bien grave. Elle ne peut pas le laisser tout seul. Un rapide coup d’œil à ses
collègues qui travaillent toujours et elle revient à lui. Visiblement, la
bouille du compositeur chanteur ne fait pas tilt dans l’esprit de la brunette.
Il faut dire qu’elle n’a pas la Tv dans sa chambre. Juste une mini-chaîne. Elle
est comme…coupée du monde. Elle est jeune certes, mais elle ne prend pas le
temps de s’amuser comme les filles de son âge. Mais revenons à monsieur
aimable. Elle lui prend doucement le bras pour le diriger vers une porte, au
fond de la salle.

-Je vais te faire passer par les couloirs réservés
aux domestiques. Au début, ça va te sembler un vrai labyrinthe mais au final,
tu es bien content de les connaitre par cœur ! Tu verras. On va voir la
gouvernante en Chef, elle va tout t’expliquer.

Pauvre Kumi… Si elle savait qu’elle est train de parler à l’un des membres de la famille impériales…

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Comme il aurait pu le prévoir, la jeune fille lui fit de grands yeux ronds ; réaction évidente que lui offrait la plupart des gens lors de situations de ce genre. La suite en revanche, le laissa un peu plus perplexe, comme si ses derniers propos venaient de toucher un point sensible chez la demoiselle. Elle s'immobilisa un instant, à peine quelques secondes en fait, avant de lui offrir un doux sourire et d'enchainer une ribambelle de mots ! En réalité il n'écouta qu'un mot sur deux... ou même, il n'écouta strictement pas !! Pas qu'il était mal élevé, mais ce soudain changement de comportement que lui offrait la nippone ne lui était pas passé inaperçu. Du coup, il se posa quelques questions à lui-même, la tête légèrement penchée, une grimace presque présente. La jeune domestique pensait peut-être dissimuler son malaise à travers un sourire et une gentille tonalité dans sa voix, mais pas de bol, ça ne prenait pas avec Teika, qui de nature, était une personne qui ressentait facilement les émotions des gens à travers un simple regard ! Ou du moins, il avait compris qu'elle avait quelque chose à cacher...

Toujours avec cette drôle de tête, Teika se reprit pour autant en abordant une petite moue au coin de la bouche, le corps bien droit, alors que la domestique lui tournait le dos pour déposer son matériel de travail. Il observait toujours discrètement l'attitude de cette dernière et se surprit à réaliser qu'elle ne semblait pas le reconnaître du tout. En tout cas, il n'avait pas vu dans ses yeux cette sorte de lumière étincellante que lui offrait les jeunes filles lorsqu'elles avaient la chance de le rencontrer réellement. Elle s'était adressée à lui tout naturellement et justement, Teika se demandait bien, à présent, de quoi elle avait pu débiter à la seconde, si ce n'était pas des compliments envers sa musique ou envers sa personne !! Baka... Les oreilles c'étaient pour quoi au juste ? >.< Le jeune homme se tourna légèrement, le regard baissé, alors qu'il se mordait doucement les lèvres en se traitant d'imbécile. Il sentit par la suite un contact à son bras, et systhématiquement, s'était retourné pour cette fois-ci assister à la petite scène que lui comptait Kumi.

- H..hh..hee... aa..tends !

Les mots peinaient à prendre un sens à cause du choc émotionnel dont il faisait preuve ! Trop abasourdit pour parfaitement réagir tout de suite, il se laissa entrainer par la jeune fille qui l'amenait à une porte alors qu'elle lui semblait bien décidé à le présenter à la gouvernante en Chef ; femme qu'il n'avait absolument pas envie de voir O.O Il se reprit enfin et assez brusquement, ce bras tenu par Kumi qu'il dégagea d'un geste nonchalant sur le côté. Puis, les mains sur les hanches, visiblement vexé, le chanteur lui jeta un regard autoritaire, presque mauvais, qui ne pouvait qu'affirmer son émotion sensible du moment !!

- Ne dis plus rien ! Ne fais plus rien...

Les mains collés à son visage, le jeune homme poussa un faible soupir qui se transforma peu à peu en rire alors qu'il prenait finalement la chose en rigolant. C'était toujours mieux que de piquer une crise d'égocentricité non ? Et puis quand même, ça le faisait bien rire quelque part... ne pas le reconnaître... Trop fort ! Bon, ceci dit il avait changé de look récemment et ne ressemblait plus à la gueule commerciale que les gens avaient pour habitubes de voir dans les journaux et à la télé. Il était beaucoup plus lui-même désormais... Ces fringues, cette façon d'être... Ca n'avait rien de royale ou de très ''star'', mais bon, Teika n'était pas le chic bon genre et belle présentation. Face aux médias et sous les projecteurs il était très présentable et c'était normal – merci aux stylistes et aux coiffeuses – mais le nippon n'oubliait jamais réellement le statut ordinaire de son milieu qui se disait tout à fait banal s'il n'y avait pas eut ce mariage avec ce Masahito pour tout changer...

- Dis, tu m'as vraiment pris pour un nouveau domestique ? demanda t-il avec un sourire amusé qu'il cacha avec sa main. Désolé Kumi-san, mais je ne pense pas être ton prochain collègue.

Ceci dit, il sortit une lettre qu'il avait gardé tout ce temps dans la poche de sa veste, et après l'avoir inspecté brièvement d'un simple regard, le tendit à la brunette avec un léger sourire, toujours amusé de la situation. C'était une lettre de recommandation écrite par son beau-père à faire passer au cher Emp. Après tout, on venait de le prendre pour un nouveau du staff, alors il n'était pas certain que sa propre famille le reconnaisse aussi après tout ce temps d'absence !! Et puis, il ne voulait pas venir et repartir de cet endroit comme un voleur. Il ne comptait déranger personne de toute manière, et si sa présence pouvait gêner quelqu'un, le chanteur pouvait toujours partir la journée et ne rentrer que le soir pour dormir. Au fond, cet endroit était ni plus ni moins qu'un hôtel gratis pour lui !

- Comme tu peux le lire je suis Teika Masahito... Enchanté.

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¤.Kumi et l’art de faire des boulettes ! A chaque fois qu’elle pense faire bien, c’est tout l’inverse qu’il se produit. Elle a encore l’épisode en tête avec le Cuisinier en Chef. De quoi se cacher pour le restant de sa vie dans un trou de souris. Sa spontanéité lui joue des tours. Et visiblement, aujourd’hui n’échappe pas à la règle. Sauf que là, il ne s’agit pas d’une boulette concernant un rang de domestique… C’est bien plus ‘grave’. Sa gouvernante en Chef lui a assez répété qu’il ne fallait en aucun cas qu’elle adresse la parole à l’un des membres de la famille Royale. Qu’elle n’était qu’un insecte et eux le miel. « Baisse la tête quand ils te regardent. Fais la muette et contente toi d’hocher la tête » Voilà les ordres de Miss Bique. Alors là… Kumi en trois minutes, vient de désobéir à tout le règlement. Il y a même eu un contact physique ! Rien de bien méchant cela dit, mais c’est assez pour faire renvoyer Kumi.

Mais revenons au moment où Monsieur Aimable se rend compte qu’elle est en train de l’emmener voir le ‘Dragon’ à lunette. Kumi est assez surprise de le voir refuser de la suivre en délivrant son bras de sa main. La petite brune cesse alors d’avancer pour se tourner vers lui, un sourcil d’arqué. Quoi ? Il a déjà senti que la Boss du ménage n’était pas une commode ? Il a du flair. Elle allait répliquer quelque chose de gentil mais il fut plus rapide qu’elle. ‘Ne dis plus rien ! Ne fais plus rien…’ Oh. Il est vexé ? Kumi reste alors muette tout en le toisant d’un regard surpris, les sourcils haussés. Ces mains se joignent et se croisent devant ses cuisses tout en se mordant légèrement le coin de sa lèvre inférieure. Non, elle ne le reconnait pas. Elle se permet même de le dévisager de la tête aux pieds. Il a l’air d’un garçon comme tous les autres. Oki, un brin plus charmant que la normal mais ordinaire. Tout pouvait penser à croire qu’il était un nouveau domestique. Elle est un peu perdue la brunette. Elle patiente bien sagement lorsqu’il ouvrit une nouvelle fois la bouche. Attentive, elle écoute chacun de ses mots en lui offrant un petit sourire, presque timide. ‘Dis, tu m'as vraiment pris pour un nouveau domestique ? Désolé Kumi-san, mais je ne pense pas être ton prochain collègue.’ Oups. C’est bizarre, mais elle se sent de plus en plus petite sous le regard du garçon. Ces yeux dévient même de son visage pour chercher un point imaginaire à fixer. Elle a comme un mauvais pressentiment sur l’identité du Nippon. Ces mains se crispent légèrement et ses joues commencent à rosir… Tout sauf un membre de la Famille Royale…. Tout sauf un membre de la Famille Royale… Voilà ce qu’elle prie au plus profond d’elle. Il est où le trou de souris le plus proche ? … Ca sent la chute qui fait froid dans le dos.

Au bruit de papier, elle redresse le menton et les yeux pour regarder la lettre tendue. D’une main hésitante, elle la prend en douceur et la ramène devant sa bouille. Les sourcils se froncent légèrement sous l’écriture… maudite paire de lunette ! Elle ne les a jamais sur le nez quand il faut… elle parcourt rapidement le texte tout en se décomposant sur place. Elle qui avait un joli teint de pêche est à présent bien pâle. Il fait parti de la famille Royale ! Et elle vient de le confondre avec un domestique ! ! C’est la fin …. Elle est chassée à coup de pied par Miss Bique. Elle déglutit tout en baissant sa jolie bouille, lui rendant la feuille d’une main tremblante. Là… C’est THE boulette…. Elle ne pouvait pas faire mieux. ‘Comme tu peux le lire je suis Teika Masahito... Enchanté.’ C’est à peine si elle entend ses présentations. Elle est anéantie. Virée. Humiliée pour sa propre famille. Son boulot, c’était tout pour elle. Que va-t-elle dire à ses parents ? Elle soupire tout en se retenant de pleurer. Pleurer de colère ! Car elle est, contre elle-même. La voix masculine résonne encore un peu dans sa petite tête… Elle se souvient juste des mots ‘Teika’ et ‘Enchanté’ … Enchanté de quoi ? De vous virer ! Bon… Elle tente de se reprendre. Garde ta dignité Kumi ! D’un mouvement doux, elle plaque la fameuse lettre contre le torse masculin pour qu’il la prenne puis elle recule d’un pas. Kumi s’incline respectueusement, les mains aux genoux et la tête baissée. L’heure est venue aux excuses…

-Gomen Monsieur euh…

Merde ! Elle ne se souvient pas de son nom de famille x__x’. Allé enchaîne les conneries….

-Monsieur Teika. Veuillez accepter mes excuses pour cette horrible confusion. Je ferais mes valises dès ce soir et je quitterais le Palais demain à l’aube.

Elle a la voix faible et plus du tout aussi enjouée que quelques minutes plutôt. Elle se vire toute seule en plus ! Disons qu’elle préfère anticiper. Et puis, elle ne veut pas donner une raison à la vieille bique de la foutre dehors. Alors elle compte démissionner. Question d’honneur. Elle se redresse lentement et sans oser le regarder à nouveau, elle commence à la contourner tout en mettant ses petites mains à son tablier pour le dénouer. Elle devra dire ses Adieux à Hideki et quelques autres collègues avec lesquelles elle s'entendait bien. Tout se déroule dans sa tête, comme un petit film. C'est vraiment dommage qu'il ne soit pas réellement un domestique... C'est injuste. Tout est injuste. Kumi pensait qu'elle allait quitter le Palais à cause de son GROS mensonge... même pas ! Un soupire. Dans tout ça, elle n’a toujours pas remarqué qu’il était également une icône du monde de la musique… car entre nous.. M Teika, elle connait simplement de nom mais pas de visage.

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Kumi n'était pourtant pas si loin de la vérité. Oui il n'était qu'un garçon comme un autre. Tout ce qu'il y a de plus ordinaire si l'on retirait le fait qu'il venait d'un milieu artisque et plutôt noble ! C'était étrange, mais après coup, après en avoir ri, Teika regretta réellement ce côté spontané de la jeune domestique. A présent, elle allait beaucoup moins s'ouvrir à lui autant dans les gestes que dans la parole, et justement, son sourire se décomposait de plus en plus à la seconde alors qu'elle comprenait qu'elle avait affaire à quelqu'un de ''supérieur'' à elle. C'était si stupide, franchement... Teika aimait lorsque l'on le respectait, forcément, mais voir les gens changer subitement d'attitude en apprenant telle ou telle chose sur lui le révoltait plus que tout ! Il ne pouvait cependant pas en vouloir à ce petit bout de femme, qui, de toute évidence, ne connaissait rien de lui. Oui la différence était là ; elle ne changeait pas de comportement face à ce nom de scène mais bien face à son rang dans la demeure ! C'était encore tout autre chose, et Teika n'était pas fréquemment confronté à faire face à ce côté noble de sa personne... Disons que le nom Masahito ne concernait pas seulement la famille royale et ses proches... il y avait bien d'autres porteurs de ce nom dans le pays et qui, donc, n'avaient aucun liens apparentés proche de la royauté. Enfin bref, tout ça pour dire que le jeune homme qui ordinairement savait toujours tout subir et contrôler, ne sut trop quoi faire lorsqu'il sentit la lettre de recommandation se cogner contre son buste. Il écarquilla alors des yeux, sans trop comprendre, et chercha à dévisager la brunette en prenant bien le soin de la fixer du regard. Son expression actuelle le laissait un peu perplexe et il regretta même de ne plus voir et entendre – contrairement à ses dires plus tôt – la jeune Kumi aussi chaleureuse et rayonnante qu'un petit soleil. Vraiment, il ne comprenait pas pour quelle raison elle était devenue si... si anéantie. Venait-il de faire quelque chose de mal ? Il avait été trop dur ? Monsieur Aimable était peut-être un peu cru mais il n'avait pas un coeur de pierre. Au contraire, ce côté trop sensible de chez lui, le jeune chanteur tentait de le dissimuler en ayant l'air droit et franc. On dira qu'il ne voulait pas paraître faible alors il jouait le dur, mais en réalité et ça venait de l'intérieur, et Teika commençait à son tour à se décomposer. Il avait maintenant l'impression que c'était de sa faute, bien qu'elle s'excusait à ''sa place''...

- Non ne...

''t'excuse pas'' aurait-il tenté de dire en entier, mais en vain. Allez savoir pourquoi, les mots n'étaient pas sorti ! Il restait planté là, face à cette demoiselle qui s'exprimait à présent à voix basse, sans plus le regarder. Pourquoi disait-elle ça ? Pourquoi voulait-elle partir ? C'était si grave que ça ? Un peu exagéré si l'on restait dans l'optique du chanteur, mais il comprit bien assez vite qu'il n'avait pas vraiment avoir là-dedans ou plutôt, que son malaise devait être plus profond, probablement en rapport à plus tôt lorsqu'il lui avait fait la remarque sur sa jeune bouille... Mais pas le temps de trop y penser, il devait quand même prendre la parole, et puis en parler directement et franchement éclaircirait mieux les choses. Solution plus simple et approuvé par ce cher Teika.

- Ne sois pas si formelle et... retire moi ce ''Monsieur'' !! J'me sens vraiment vieux d'un coup lorque ça sort d'une jeune bouche !

Puis sans la quitter des yeux, le regard perçant, il esquissa un faible sourire et lui prit doucement la main avant de lui faire signe et de l'entraîner – cette fois-ci c'était son tour – vers une autre porte, disons la principale, la porte d'entrée où se trouvait ses affaires. Non non il n'allait pas la jeter à la porte, et pourtant à ne pas l'avoir averti elle aurait tout aussi bien pu le prendre de cette façon !! Non, il la lâcha à niveau de son sac et le démontra du doigt, tout naturellement, puisque c'était son boulot, et ajouta d'une voix neutre, un peu enraillé.

- Tu veux partir, ok c'est ton choix et je le respect. Mais avant ça, je te demanderai d'abord de me monter ça dans ma chambre et de faire visiter un peu les lieux... Ca fais trop longtemps que je ne suis pas venu ici. J'ai besoin d'un guide, tu comprends ? Et comme c'est ta dernière fois, j'espère te voir te donner au meilleur...

Puis appuyant sur ses propos, il donna un petit coup dans son sac, vraiment pas fort, mais juste assez pour le faire avancer en avancer sur le côté, et donc, vers la brunette. Il ajouta pour autant, et surtout de manière assez rapide pour ne pas se faire devancer par elle et éviter un malentendu.

- Mais entre nous j'me sentirai mal si tu pars. J'me sentirai responsable. Alors s'il te plait, réfléchis-y bien si tu ne veux pas le regretter plus tard. Dis-moi si j'me trompe, mais tu ne désires pas réellement partir d'ici ?

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C’est la fin. La fin d’un rêve qui semblait si bien commencer. Elle avait ses habitudes en cuisine. Elle aimait sa petite chambre et les douches, bien qu’il fallait se lever tôt pour avoir l’espace propre et surtout des boxes de libre ! Elle aimait danser dans les couloirs, à l’abrie des regards. Elle se plaisait à jouer les Princesses en descendant les marches ou en traversant la salle de bal… Dans ses rêves les plus fous, elle se voyait tomber amoureuse d’un membre de la famille Royale et vivre « le rêve bleu ». Mais tout son monde, ces petites choses qui font de sa vie presque un conte de fée, vient de se briser à la seconde même. Avoir confondu le cousin de la Princesse avec un domestique. Non mais quelle baka ! Elle avait une place en or et sa connerie d’impulsivité et de spontanéité viennent de tout faire foirer. Mais en aucun cas, elle en veut à Teika. Le pauvre doit bien se demander pourquoi elle se met dans un tel état. Après tout, il n’est peut être pas aussi méchant que les autres domestiques laissent à faire penser. Bien entendu que les rumeurs cours dans les couloirs ! Des rumeurs concernant certains membres de la famille Royale. Kumi n’y prête pas attention à ce genre de chose, vu qu’elle ne les côtois pas directement et en même temps, ce n’est pas ses oignons. Son rôle est de faire son ménage tout en étant fantôme. Voilà. Sauf que là, elle vient d’écraser le règlement à plusieurs reprises…

‘Ne sois pas si formelle et... retire moi ce ''Monsieur'' !! J'me sens vraiment vieux d'un coup lorsque ça sort d'une jeune bouche !’ Bien décidée à quitter le hall pour rejoindre ses quartiers, elle se sent arrêter par une main qui vient chercher la sienne. De l’autre libre, elle retient de justesse son petit tablier. Kumi ne comprend pas ce qu’il lui veut de plus et c’est à peine si elle a entendu sa dernière phrase. Ouais, ça sert à quoi les oreilles Kumi >< ! Voyant qu’il l’a dirige vers la porte, elle commence à prendre peur intérieurement. Il veut la foutre dehors lui-même ! Charmant. Mais elle ne se rebelle pas. Il a le rang dans son camp. Mais qu’il ne cherche pas trop la bête car Royale ou pas, la brunette risque de riposter et de le remettre à sa place ! Mais il la lâche une fois à son sac. C’est le flou total. Kumi fixe ce que pointe le doigt masculin puis très lentement, remonte son regard sur la bouille de Teika. ‘Tu veux partir, ok c'est ton choix et je le respect. Mais avant ça, je te demanderai d'abord de me monter ça dans ma chambre et de faire visiter un peu les lieux... Ca fais trop longtemps que je ne suis pas venu ici. J'ai besoin d'un guide, tu comprends ? Et comme c'est ta dernière fois, j'espère te voir te donner au meilleur...’ Hou. Elle cligne des paupières sous la surprise. Il ne la vire pas mais demande ses services. Elle est là pour faire le ménage et non pour faire le groom et encore moins le guide ! Si la vieille bique vient à apprendre qu’elle a quitté son poste pour faire visiter le Palais à un nouveau Royal ou pas, elle risque de se prendre une correction. C’est pas le bagne avec la vieille, mais presque ! Mais d’un autre côté, elle ne se voit pas refuser… Elle vient de faire une boulette et le pauvre doit se sentir froisser. Elle plisse un peu ses yeux tout en pinçant ses lèvres et fait gonfler ses joues. La bille de clown baisse les yeux sur le sac à ses pieds et lâche un bref soupire avant de relever ses charmantes prunelles sur lui.

-Oui, je comprends. Et j’accepte.

Qu’elle murmure de sa petite voix raillée et douce. Elle se penche en avant et saisit les lanières du fameux sac. Et d’un coup sec, elle remonte le buste mais pas entièrement. Le poids du truc qu’elle soulève est assez impressionnant ! Il est pire qu’une fille ou quoi ?! Ca pèse trois tonnes ! Mais elle ne dit rien. Elle ne se plaint pas. Elle a accepté, elle assume. Brave petite Kumi. Toujours souriante malgré l’énorme poids qui lui compresse sa poitrine. Elle allait commencer à se diriger vers l’escalier principal lorsqu’il ouvre la bouche à nouveau, la figeant sur place. ‘Mais entre nous j'me sentirai mal si tu pars. J'me sentirai responsable. Alors s'il te plait, réfléchis-y bien si tu ne veux pas le regretter plus tard. Dis-moi si j'me trompe, mais tu ne désires pas réellement partir d'ici ?’ Elle se tourne vers lui, les yeux ronds et le sac suspendus à bout de bras lui arrive presque aux chevilles. Elle le considère quelques secondes, le temps de bien comprendre ses mots et la signification de sa phrase. Il ne veut pas qu’elle parte sinon il se sentirait coupable. C’est bien ça l’idée. Mais … mais elle vient de commettre une faute professionnelle. Dans le fond, ‘ils’ ne sont peut être pas si mauvais que ça. Kumi sourit doucement tout en baissant les yeux. Bien sur que non, elle n’a aucune envie de partir d’ici. Ca foutrait tout ses efforts en l’air ! Et sa famille serait dans la merde. Alors elle redresse subitement sa jolie bouille pour répondre.

-Vous avez raison. Je n’ai aucunement envie de partir du Palais mais … mais si ma gouvernante en Chef apprenait que j’ai fais une petite boulette en vous confondant avec un domestique, elle va me renvoyer sur le champ. Et j’ai un sens de l’honneur. Vous comprenez ? Je préfère partir de mon plein grès que d’être mise à la porte comme une mal-propre.

Elle lâche un soupire puis dévie ses yeux sur le sol. Elle cherche un moyen de s’en sortir… Et euréka ! Elle en voit bien un. Mais il risque de ne pas être d’accord. De toute façon, virée pour être virée… Elle lâche subitement le sac tout en levant le menton pour le fixer à nouveau. Elle se pince les lèvres et enjambe le sac pour venir se planter devant lui. Doucement, elle le choppe par le col et le ‘force’ à se baisser vers elle. Kumi approche son visage du sien et la bouche proche de son oreille, elle se met à murmurer…

-Et si vous gardiez ma boulette secrète ? Personne ne saura que je vous ai confondu. Et je garderais ma place ! Ce que vous gagnez en échange … euuuh… ce qu’il vous plaira.

Elle le lâche en douceur et recule d’un pas, heurtant le sac de ses talons alors qu’elle le fixe tout en se mordant le coin de sa lèvre inférieure.

-Vous êtes d’accord ... Teika ?

Invité

Bon, encore une fois on pouvait constater le direct de la chose. Et c'est après avoir ordonné ses désirs à la jeune fille qu'il se permit de la toiser, toujours d'un regard assez supérieur, pas hautain non plus, mais qui paraissait plus que sérieux. Teika n'était pas quelqu'un qui souriait facilement. Même lorsqu'il n'était pas vexé ou lorsqu'il se trouvait dans une humeur des plus banales, ses lèvres ne semblaient jamais vouloir se hausser, tout comme ses yeux qui ne disaient vide d'expression la majorité du temps. Oui parce que lorsque ça lui arrivait, et heureusement parce qu'il était un être humain lui aussi, c'était lorsqu'il composait une chanson, qu'il chantait et qu'il se trouvait étonnemment en ''bonne compagnie''. N'allez pas tout de suite penser à CE genre de compagnie ! Teika n'était pas comme ça, et justement, il était même très intransigeant pour ce qui était de son cercle relationnel. Que se soit pour être son ami ou tout autre chose, il fallait avoir des qualités requises et une personnalité qui l'attache un tant soit peu ! D'une certaine manière, et en plus d'être assez célèbre, le jeune homme donnait l'impression d'être intouchable, inaccessible, de vivre dans son propre monde... Il n'était pourtant pas associal, mais trop exigent peut-être ? Ses conditions faisaient qu'il n'avait pas beaucoup d'amis ou même de vrais à qui se confier. Ceci dit il préférait être seul que mal accompagné. Cette façon de voir les choses faisait qu'il ne se sentait pas isolé des autres ou en mal être. S'il ne rencontrait aucune personne à son goût, alors tant pis pour lui. Pour rien au monde il ne voudrait être ennuyé par des gens qui oseraient se dirent amis ou plus avec lui ! Du moment qu'il avait l'affection de sa tendre mère, le reste importait peu...

Pardonnons-le aussi pour cette demande poussée - enfin ça avait tout l'air vue l'expression de Kumi – car en toute honnêteté Teika ne connaissait pas et ne chercherait nullement à savoir quelles étaient les fonctions d'une gouvernante !! Pour lui, ces femmes étaient juste là pour le ménage, certes, mais aussi pour rendre service ses résidents. De toute manière il se doutait bien qu'elle n'allait pas lui refuser. Le rang qui jouait en sa faveur, et puis, en terme égoïste, il n'avait vraiment pas envie de se retaper le port du sac après cette longue escapade dans la cour qui lui avait donné un sérieux mal de dos !! Pour lui, c'était le travail de la nippone de faire ce qu'il avait ordonné. Il pensait que c'était normal, que c'était comme ça, et donc, ne pensait pas du tout qu'il donnait une mauvaise image de sa personne en agissant ainsi.

Teika observa alors la jeune fille hisser cette masse énorme qui contenait non seulement ses affaires mais tout un tas d'objets de grandes valeurs – à ses yeux – et sans bouger pour autant de sa place, il avança automatiquement ses mains en avant, sait-on jamais si elle basculait ou quelque chose du genre. C'était assez lourd, c'est vrai. Et laisser une petite demoiselle comme elle porter un tel gabarit était peu gentleman de sa part o.O Enfin cela dit, rien ne l'empêchait de lui venir en aide, comme par exemple, lorsqu'ils auraient à emprunter les escaliers ! Il n'était pas mal élevé ou sans principe, et même s'il ne le montrerait pour rien au monde, Teika s'inquiétait quand même plus de l'état physique de la jeune fille que d'un malheureux sac !!

Le regard planté au sol, allez savoir pourquoi - sûrement parce que Teika constatait qu'il pouvait se voir même à travers le carrelage – son visage se redressa en entendant la jeune Kumi prendre la parole. Il l'écouta jusqu'au bout cette fois-ci ; autant ne pas refaire la même erreur, et c'était tout de même plus poli !! Le chanteur arqua cependant d'un sourcil à ses propos, puis sans trop savoir quoi répondre, hocha simplement de la tête pour approuver ses dires. Il pouvait la comprendre oui. Lui aussi avait son orgueil, et justement il était plutôt à vif ses derniers temps !! Teika espérait vraiment se ressourcer et retrouver son honneur à Okayama, et ce n'était pas du tout dans ses projets de vouloir débuter son arrivé en renvoyant une pauvre domestique qui n'avait été que trop ''elle-même'' avec lui. Il ne pouvait pas en dire autant de la majorité des femmes qu'il cotoyait et qui changeaient inévitablement leurs manières d'être parce qu'il était M.Teika ou parce qu'il était riche.

Toujours le silence dans son camp, le chanteur s'étonna tout de même de la voir relâcher son sac de cette manière, mais surtout, de se rapprocher de lui et de le forcer à... atteindre son niveau ! Autant dire que son coeur s'était alarmé d'un seul coup. Il ne s'attendait pas à ça, ou même, il avait carrément cru pendant un instant qu'elle comptait lui voler un baiser !! Mais c'est à son oreille que sa bouche vint l'effleurer pour lui chuchoter sa proposition de secours. Teika cligna alors des paupières avant de ramener son regard dans celui de la brunette qui reculait doucement alors qu'elle attendait, ou plutôt, espérait son accord. Hmmm... Le nippon croisa des bras, le regard un peu ailleurs alors qu'il semblait réfléchir à la chose. Ce n'était pourtant pas trop demandé pour lui, et en plus cette idée lui avait traversé la tête pendant l'ombre d'un instant, lorsqu'elle lui avait compté sa déclaration, plus tôt. Tout laissait croire qu'il allait accepter, et comme je l'avais dis plus tôt, ce n'était pas dans ses intentions de renvoyer du personnel sur son passage. Mais l'envie de laisser durer le suspence le chatouillait un chouya, alors il se permit de garder ce faux air supérieur, probablement parce qu'il ne voulait pas montrer à elle, comme à d'autres, qu'il pouvait être sensible et à l'écoute des gens. Il la contourna alors, la main au menton, puis se baissa pour ramasser son sac tout en se tournant de profil vers elle.

- J'ai mes conditions aussi. La première ; ne me vouvoie plus. T'étais pourtant bien partie au départ, j'me trompe ? La deuxième ; évite d'être aussi proche de moi... je n'aime pas ça. En réalité, il ne voulait simplement pas faire croire qu'il était aimable avec quelqu'un. Et la troisième ; ce sac là, que tu as laissé tomber sans penser à ce qu'il y avait dedans... Et tout en lui faisant signe avec son autre main de libre, ajouta : Va de l'autre côté, on va porter ça à deux.

Il ne désirait pas non plus planter une tante dans ce hall ! Assez pressé oui... Mais Teika voulait vite s'installer et ''être tranquille''. Cette domestique ne l'ennuyait pas, mais il ne voulait pas empiéter sur son temps de travail puisque sa patronne semblait être un méchant Dragon !!

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¤. Les minutes passent… Rapides et tranchantes. Comme l’attitude de Teika vis-à-vis de la petite Kumi qui se plie en quatre pour ce Monsieur Aimable. Elle y joue sa place au Palais, alors s’il lui demandait de lui cirer ses pompes ou de se jeter dans un puis, elle le ferait ! Ce n’est pas exagéré. Si la brunette est certaine qu’en contre partie, sa famille sera à l’abri du besoin, alors elle n’hésiterait pas à faire tout et n’importe quoi pour offrir une vie meilleure à sa mère. Depuis toute petite, Kumi a montré cette facette. Toujours présente pour les autres, au point d’oublier ses propres besoins ou envies. Elle passe les siens avant elle…. Et ce n’est pas rare qu’elle termine les mois sans argent dans les poches. Ces parents vivent dans la misère la plus totale. Loin d’éprouver une certaine honte vis-à-vis de leur statue, Kumi est très discrète lorsqu’on lui pose des questions sur les siens. Et il n’est pas rare qu’elle balance deux trois mensonges pour éloigner les gens de ses géniteurs. Elle aime ses parents. Mais dire sa condition au Palais de fille de pauvre, c’est hors de question. Comme je disais plus haut, ce n’est pas par honte qu’elle dissimule tout ça, c’est juste pour se protéger. Protéger son plus gros mensonge qui lui coûterait, chose certaine, le renvoie sans appel.

Kumi ne lâche pas le nippon des yeux. Elle patiente bien sagement que Teika accepte de partager et surtout de garder secret sa boulette. Elle va faire de lui un complice de fortune mais ce n’est pas le souci. Lui a tout bonnement eu de la chance d’être ‘né’ dans une famille aisée, ce qui n’est pas son cas. S’il refuse… Elle est tout simplement FICHUE ! Elle prie la brunette en silence. Elle a trop envie de faire sa bouille de cocker mais elle se retient. Un peu de tenue tout de même ! Les mains toujours croisées sous son menton, elle voit ce petit air de supériorité chez lui qui sonne faux. Elle ne l’a pas entièrement cerné le Japonais. C’est beaucoup trop tôt pour qu’elle se fasse une opinion mais il n’a pas voulu la foutre dehors, et ça, c’est déjà un signe de noblesse qui ne trompe pas. Il a sans doute un cœur généreux mais qu’il souhaite cacher. Ce qu’elle comprend parfaitement. Etre riche, c’est vivre dans un monde de requins, où l’on doit mordre le premier pour rester en vie et à la tête d’affiche. Mais elle ne va pas les plaindre non plus. Chacun ses problèmes !

Bon ! Il en met du temps avant de lâcher le morceau. Ce n’est pas qu’elle s’ennuie mais s’il lui semble avoir sa journée devant lui, ce n’est pas le cas de la brunette qui a tout un programme chargé. Elle était prête à briser le silence pour dire le fond de sa pensé mais il bouge enfin. Elle baisse subitement ses mains et laisse ses bras le long de son corps. Sourcil arqué, elle le regarde faire le tour pour se mettre derrière le sac… Elle en profite pour se retourner lentement, renouant dans la foulée son tablier correctement à sa fine taille.
‘J'ai mes conditions aussi.’ Aie. Il commence fort. Un prêté pour un rendu ? Mais elle est déjà en train de se racheter. Il est exigent tout de même ! Il veut le beurre et l’argent du beurre. Mais avant que sa langue s’emballe à dire des conneries, elle se mord l’intérieur de la joue tout en essayant de rester concentrée sur ces fameuses « conditions ». ‘La première ; ne me vouvoie plus. T'étais pourtant bien partie au départ, j'me trompe ?’ … Oh. Il veut du ‘tu’. Ce n’est pas ce qui est écrit dans le protocole mais puisqu’il le souhaite, elle va faire, encore, une entorse au règlement. Ca commence à être une habitude ses derniers temps. L’employée modèle se rebelle ! ‘La deuxième ; évite d'être aussi proche de moi... je n'aime pas ça.’ Au moins c’est clair. Kumi comprend qu’il veuille garder ses distances. Elle n’est qu’une simple domestique. Si lui ne pensait pas à cette histoire de rang, la brunette y songe. On lui bourre le crâne tous les jours avec ça. Elle accepte la seconde requête sans embrouille. Bien qu’il est difficile avec une miss aussi tactile. Elle aime toucher ! C’est mal ? Ouais okay. Il faudrait qu’elle arrête avec certaines de ses mauvaises habitudes. Mais c’est souvent sans penser à mal. Elle ne dit rien la soubrette. Elle encaisse tout en pinçant joliment ses lèvres l’une contre l’autre. ‘Et la troisième ; ce sac là, que tu as laissé tomber sans penser à ce qu'il y avait dedans.. Va de l'autre côté, on va porter ça à deux.’ Hii ! Mince ! C’est clair qu’elle a lâché le sac brusquement sans penser une seule seconde qu’il pouvait emmener avec lui des choses fragiles. Comme des cadeaux pour sa cousine, la Princesse Aiko. Ou pour l’empereur. Non mais quelle baka. Elle fronce ces sourcils tout en se maudissant d’être aussi stupide. Elle se place de profil à Teika et tout en ronchonnant sur sa connerie, elle choppe la lanière pour l’aider à le soulever. Ce qui lui redresse subitement le visage. A la base, elle devait le porter seul son satané sac. Et à présent, c’est lui qui lui propose son aide. Ha… Il n’est pas si prétentieux qu’il en a l’air. Elle sourit doucement et commence à marcher en direction des belles marches au tapis pourpre.

-Donc si je comprends bien, si j’accepte les conditions… Nous sommes complice ?

Il n’a pas franchement répondu à sa question. Elle ne sait pas si le Japonais est d’humeur à garder le secret. Et au lieu de tourner autours du pot, Kumi préfère mettre les deux pieds dedans. On gagne du temps. Alors qu’ils commencent à grimper les marches…. Immenses et interminables marches, Kumi ouvre sa jolie bouche à son tour. Histoire de tout mettre au clair.

-Dans l’ordre. Pour l’histoire du ‘vous’, je veux bien l’oublier. Ce qui me vaut à te traiter d’égal à égal. Le ‘tu’ reste quelque chose de familier. Attribué pour des personnes de mon entourage alors je préfère te prévenir, membre de la Famille Impériale ou pas, je te dirais le fond de mes pensées dès que tu m’en donneras l’occasion. Et ceci commence de suite.

Elle inspire et expire un bon coup avant de poursuivre. Oh elle ne manque pas de culot certes, mais elle ne peut faire semblant. Les yeux rivés vers le haut du palier, sa main libre agrippe la rampe pour s’aider à avancer. Le sac est vraiment lourd x_x’ et elle commence à peiner.

-Pour la seconde, le faite de me trouver proche de toi. Tu n’as plus rien à craindre ! J’éviterais à l’avenir d’être dans ton cercle ‘vital’ ou de vision. Je suis une domestique. Tu es Noble. Je crois que je résume plutôt bien la situation. Mais je tiens à m’excuser si je t’ai froissé tout à l’heure en te touchant. Ce n’était pas mon intention..

Kumi pince sa bouche et elle le regarde en biais, le menton un brin relevé. La franchise, une autre qualité ou défaut de la brunette.

-Et pour terminer, ton sac… Je suis désolée. Je n’ai pas l’habitude de m’occuper de ce genre de chose donc j’ai fais un peu n’importe quoi. J’espère simplement qu’il n’y avait rien de fragile… Sinon, tu m’envois la facture à la chambre 218.

Cela dit, elle pense avoir été claire sur ces conditions. Elle accepte tout ! Elle est loin d’être difficile la demoiselle. Mais il ne faut pas non plus trop poussée Kumi dans les orties, car elle risque de sortir crocs et griffes. Ouf ! Ils arrivent au second palier. Elle fait une petite pause la demoiselle. Le poing appuyé sur l’un de ses côtés et la tête baissée, elle reprend son souffle. C’est physique ! Surtout qu’il doit loger au quatrième étage… x__x’ Ce qui fait un nombre incalculable de marches à grimper. D’habitude, elle prend les raccourcis des domestiques. Moins de marches, plus de pente. Beaucoup moins de galère quoi. La petite bouille aux joues joliment rondes, se redresse alors pour fixer Teika. Elle lui sourit légèrement et fait un V avec son index et majeur.

-Juste deux secondes s’il te plait. Le temps de reprendre mon souffle et on y retourne. Tu as le numéro de ton appartement ?

Invité

[c'est trèèèès long XD]

Revenons un peu sur ses trois volontés citées. La première condition au sujet du vouvoiement ; habituellement Teika ne le permettait pas aux domestiques comme à tout autre personne qu'il ne connaissait pas réellement. Là, Kumi avait le droit à un traitement de faveur, et pourtant la demoiselle n'avait rien fait pour. La raison était pourtant simplette et nullement réfléchit; Ca avait juste amusé Teika d'avoir été traité comme un nouveau domestique, et donc, d'avoir été traité aussi chaleureusement par elle. Ayant toujours cette première image dans la tête, l'entendre lui dire ''vous'' sonnait comme faux à ses oreilles, alors il voulait remédier à ça. La deuxième condition, et bien comme il l'avait clairement dit, il n'aimait pas cette proximité, notamment lorsqu'elle venait d'inconnu. Teika devait avoir un problème de sociabilité ou non, mais ce n'était vraiment pas simple d'être son ami ! Ses exigences, et oui encore et toujours, il fallait être à la hauteur de ses attentes... Et puis bon, il ne voulait pas paraître trop gentil devant les gens sinon ces derniers allaient s'emballer et le prendre pour un pote, ce qui serait nullement le cas ! Teika ne voulait pas donner de faux espoirs... Etait-ce imbus de sa part que de vouloir fréquenter des personnes qui en ''valent la peine'' ? Bon, pour la dernière condition on se passera de commentaire tout simplement parce que j'en ai déjà trop dis !! XD

Teika hissa à son tour la lanière de son côté, puis après avoir jeté un bref regard à la jeune fille - histoire de savoir si c'était ok pour y aller - se laissa diriger par cette dernière vers le seul endroit possible et imaginable pour arriver à l'étage souhaité ; les escaliers. Déjà à la première marche, le jeune homme gonfla ses joues de lassitude, redoutant ce sal quart d'heure qu'il allait vivre après ses longues minutes dans la cour à trainer la bête, sous un soleil des plus cognant !! Par ailleurs, il ne se gêna nullement pour faire connaître son agacement, et pesta pour lui-même d'une voix grave :

- Ils ne connaissent pas les hommes de mains ou les ascenseurs ici ? Faudrait penser à se moderniser un peu !

S'il savait... ces dernières années justement, le château avait connu en travaux de tout genre !! Ne serais-ce du côté du personnel qui louait des chambres dans le palais, tout avait été réaménagé pour des designs de qualité et un confort digne des plus grands hôtels de la ville ! Là dans ce hall, Teika ne pouvait pas encore en avoir la preuve, mais s'attendait-il vraiment à découvrir sa chambre qui se disait carrément être un appartement à lui tout seul o.O Presque une suite quoi... Les riches avaient vraiment de l'argent à dépenser pour rien... Enfin, ça entretenait la ''maison'' certes, mais la plupart du temps ces chambres n'étaient jamais occupés. On dira qu'ils s'étaient trompés dans les chiffres ! Ca ne servait pour la famille et les proches, c'était gentil, mais bon ces gens-là ne venaient pas toujours au palais, et encore heureux o.O

Enfin bref, Kumi comme lui allaient devoir surmonter cette épreuve de force et contre leur gré, mais autant se dire que ça allait être plus simple que tout seul ! Le chanteur ruminait dans sa tête tandis que la jeune domestique prenait la parole en évoquant le mot ''complice''. Mot qu'il n'avait pas pour habitude d'entendre ; étant une personne qui ne comptait que sur lui seul, sans l'aide de personne, il peinait à réellement connaître la définition... Mais bon, probablement que ça devait être ça, alors le nippon garda une nouvelle fois le silence, préférant ne rien dire au lieu de se tromper, il reporta son attention sur ses marches qui pouvaient se dirent dangereuses si par malheur il en manquait une !! Mais Kumi semblait vouloir mettre les choses au clair, puisqu'elle ne s'arrêtait pas là, et justement, cette soudaine assurance qu'il trouvait à la fois culoté mais audacieuse de sa part lui valut la peine de remonter le menton vers elle pour mieux l'''affronter'' ou du moins, la voir et l'écouter avec respect.

Normalement, il l'aurait arrêté au bout d'un moment – pas forcément par désaccord – mais parce que lui aussi était du genre à dire clairement et tout de suite ce qu'il pense. Mais le courage de cette domestique, bien qu'étant consciente de son rang, le fascinait presque et donc, le laissait sans voix. Il la laissait donc tout résumer de A à Z et y répondrait par la suite, en temps voulu, lorsque ça sera à son tour. En aucun cas il n'aurait tenté de la couper, car ça aurait été impoli venant de lui, puisqu'elle était si bien lancé, et puis, ce n'était pas tous les jours qu'il était confronté à ce genre de tempérament. Ca le changeait vraiment des femmes - domestiques comme pas – qu'il cotoyait à Osaka.

Les deux jeunes gens atteignirent enfin le second palier, presque au même moment où le long et fort discourt de la brunette fut achevé ! Elle se permit de reprendre son souffle, ce qui était tout à fait normal. Et Teika quant à lui, ne se pria pas pour relâcher sa lanière et se masser cette main qui se disait toute meurtrie. Il n'était pourtant pas une chochotte de nature, mais il fallait avouer que ce n'était pas agréable à porter, notamment en redoublant d'effort dans une pente du genre !! Cette main ne lui servait habituellement qu'à écrire de nouvelles chansons et à jouer avec les touches d'un clavier de type ''piano'', alors forcément, il en prenait soin, tout comme de sa voix. Il profita cependant de ce moment de répit pour prendre la parole, d'une voix neutre sans aucune agressivité.

- Tu m'as l'air d'une personne qui sait ce qu'elle veut. Un bon point. Je préfère avoir affaire à quelqu'un d'honnête et qui me dira clairement ce qu'elle pense, plutôt que d'une bonne sans intérêt qui ne chercherait qu'à se remplir les poches en me faisant de la lèche.

Ouuh ça sentait le vécu ! Enfin, ça ne concernait pas seulement les bonnes hein ! Ca semblait évident. Et toujours sans s'arrêter dans sa déclaration, le chanteur s'adossa le dos contre le mur derrière lui, les bras croisés, un pied callé en arrière sans chercher à savoir s'il salissait ou non cette partie du mur avec sa chaussure, et puis de toute façon, ça serait nettoyé ni vue ni connue en un rien de temps... Il poursuivit alors :

- Je ne suis pas contre le fait d'être traîté d'égal à égal, comme tu dis. Par contre, je te demanderai d'être discrète à ce sujet, car ça m'étonnerait autant de ton côté comme du mien que ce soit approuvé avec un beau sourire... Il y a pas de problème pour que l'on se ''fréquente'' mais à être surpris en train de se parler familèrement, ça causerait un problème monstre. J'pense que tu peux comprendre ça !

Souligner la chose n'était peut-être même pas utile dans son cas, mais il valait mieux être clair entre eux, après tout. Il ne revint cependant pas sur l'épisode du ''Tu ne me touches plus, compris ?''. Peut-être voulait-il lui faire croire qu'elle avait raison. Qu'elle devait se garder cette optique qu'elle n'était qu'une pauvre domestique et lui un membre de la royauté. Le fait qu'elle pensait ça l'arrangeait presque... Quoi qu'il en soit, il en termina sur ce fameux sac qu'il zieuta un instant avec mépris, non pressé de s'accomoder une nouvelle fois à la tâche...

- Pour ça, n'y pense même pas. S'il y a quelque chose de cassé ça serait hors de prix pour toi, de me le rembourser. Alors je t'épargne l'éventuelle facture...

L'art d'être gentil et arrogant à la fois. Il se montrait cool avec elle mais ne se gênait nullement pour employer des mots qui vexent ! Peut-être ce côté supérieur ancré dans ses veines, mais qui ne se disait pas réellement mauvais. Suite à la requête de la nippone, Teika se permit donc d'attendre un moment – ce qui l'arrangeait secrètement lui aussi puisqu'il n'était pas pressé de reprendre – et se ravança en direction de Kumi pour se poser juste à côté d'elle, aux remparts du palier. Là, il y sortit plusieurs papiers d'une poche de son blouson en cuir – manie de tout entasser dans le même endroit – et donc, inspecta brièvement les feuilles toutes froissées ou même carrément en boules o.O Il ne devait pas connaître l'ordre le p'tit père ! Enfin bon... Kumi lui demandait son numéro de chambre, et justement, il l'avait noté sur un papier après un coup de fil de son beau-père. Malheureusement, il ne semblait pas retrouver la bonne feuille... Du coup, ça l'agaça un tant soit peu, et perdant patience, il agita énergiquement ses mains en l'air, trop brusquement en fait.. car certaine feuilles se firent la malle et flottèrent lentement mais sûrement jusqu'au rez-de-chaussée plus bas. Teika poussa alors une exclamation, le cou allongé au-dessus du rempart, il ragea pour lui-même.

- Haaan... c'est pas vrai ! Mon tiercé gagnant...

Sans se rendre compte qu'il se donnait en affiche juste sous le nez de Kumi, une voix perçante venant de je-ne-sais-où mugit alors du hall, l'air passablement farouche et en colère. Une ombre fit alors apparation tout en bas, et le jeune chanteur se baissa un peu plus comme pour mieux voir. Malheureusement cette femme était de dos et en sombrette elle aussi ! Mince alors, elle allait ramasser ses affaires, mais surtout, son tiercé gagnant !! Erf, c'était pas tous les jours pourtant qu'il pouvait se dire chanceux à un jeu... Teika se mordit alors la lèvre, visiblement en conflit intérieur avec lui-même, hésitant à intervenir ou non... C'était à lui quoi !!

- Je peux savoir ce que ça traine ici ? Qui est la petite irresponsable qui a laissé ça par terre ?!

- Hhe...

Finalement, le jeune homme laissa sa voix en suspend, ou plutôt, sa conscience lui dicta sagement de la fermer au moins une fois dans sa vie, s'il ne voulait pas passer un nouveau quart d'heure pénible...

Invité

[Je tiens à m'excuser pour la mise en page merdique ><" j'ai galéré pour avoir un texte à peu près correct T.T Bonne lecture ^^]

¤. Ah le Palais. Tout est immense et chaque chose démesurée. Comme ces escaliers qu’ils viennent de grimper. Il est épuisant. Les marches en marbre sont très larges mais n’ont peu de hauteur. Tout est légèrement arrondis, ce qui coupe rapidement les jambes. Faisons un rapide état des lieux pendant que les deux jeunes gens fassent leur pause. Des tableaux gigantesques à l’encadrement doré, tapissent les murs au dessus de l’escalier. La plupart sont des portraits de la famille Impériale. Les ancêtres des ancêtres … C’est à s’y perdre dans l’arbre généalogique des Masahito. Celui de Kumi est loin d’être aussi vaste et compliqué. Rien de prestigieux. Tous des fermiers pour la plupart. Au plafond, des gravures toujours dans les tons de feu avec des particules d’or véritable pour donner le côté Royale. De magnifiques lustres en cristal, comme dans Versailles, viennent éclairer le soir les couloirs féériques aux odeurs parfumées des fleurs qui envahissent les consoles contre les murs, et donne au Hall et aux escaliers, une ambiance de conte de fée tout en mêlant le style asiatique à l’occidental. Quelques statues sont disposées sur des marches. Le plus souvent des bustes des Anciens Empereurs. Tout est à la gloire de la Famille. Et les couleurs qui dominent sont Rouge et Or, signe de Richesse.

Pas étonnant qu’après cette rapide description du rez-de-chaussée, notre rêveuse de Kumi aime jouer les Cendrillon ! L’endroit est magique. Et bien que déjà mature pour son âge, la brunette aime jouer et faire quelques pas de danse, des ritournelles dans le Salon bleu ou encore des arabesques dans l’une des salles de bain du Palais. Si elle n’avait pas abandonné ses études, elle aurait souhaité continuer la danse. Classique et moderne. Elle est assez douée. Son professeur avait mis tous ces espoirs, son aide et sa patience en Kumi pour qu’elle intègre l’une des plus grandes écoles de Danse de Tokyo. Mais il fallait pour ça du talent certes, mais des moyens pécuniaires que sa Famille ne possède pas. C’est déjà un miracle s’ils ont de quoi manger en fin de mois. C’est pour cette raison que la demoiselle fut contrainte de quitter son école. Mais elle promit à son professeur de ne pas arrêter ces étirements et ses exercices, histoire de ne pas perdre la main. Il n’est donc pas impossible de croiser la jeune femme en train de valser avec son balai x_x’ou de l’entendre chanter ! Elle a une jolie voix mais qu’elle ne travaille pas plus que ça. C’est juste une passion secondaire dirons nous. Elle a la musique dans le sang surtout. Pour la rendre triste, il suffit juste de lui confisquer sa mini-chaîne et c’est gagné.

Mais revenons à ce second palier où se trouvent les deux nippons. Teika est toujours aux côtés du sac, de profil à la demoiselle qui tente de récupérer du souffle. Mais à chaque inspiration et expiration, son point de côté l’élance. C’est douloureux cette saleté ! Son buste se redresse lentement alors que sa bouille se tord en une jolie grimace. Elle a mal contrôlé sa respiration… Non… Elle a tout simplement trop parlé en montant les escaliers. Trop d’air avalé et voilà le résultat. Ces prunelles glissent sur le jeune Nippon et sur sa main meurtrie. Elle comprend alors qu’il a du se taper l’allée centrale à pied, tout en portant son truc qui pèse dix fois plus lourd qu’elle pour avoir mal à la main. Elle se pince doucement les lèvres tout en le voyant faire… Elle compatie intérieurement. Dès qu’ils seront au quatrième étage, elle ira chercher de quoi le soigner. Il y a toujours un cagibi réservé pour les domestiques, avec une trousse de secours. Alors qu’elle s’imaginait en train de lui faire un pansement, la voix masculine arrive à ses oreilles, ce qui l’a fit légèrement sursauter. ‘Tu m'as l'air d'une personne qui sait ce qu'elle veut. Un bon point. Je préfère avoir affaire à quelqu'un d'honnête et qui me dira clairement ce qu'elle pense, plutôt que d'une bonne sans intérêt qui ne chercherait qu'à se remplir les poches en me faisant de la lèche.’ C’est un compliment ? Ca y ressemble en tout cas. Bon point ou pas, elle se met doucement à lui sourire. Au moins, elle peut être directe et franche avec lui. Il ne froissera pas. Elle ne dit rien la brunette. C’est à lui de s’exprimer à présent. Et toute polie qu’elle est, elle ne compte pas lui couper la parole pour glisser des commentaires. Teika s’installe contre le mur, ce qui ne dérange pas Kumi de voir son pied embrasser le papier blanc cassé x_x’. Bien qu’à l’habitude, elle a horreur de ce genre de chose ! Maniaque, elle l’aurait jarté pour s’empresser de nettoyer la tâche. Mais pas cette fois. Ce qui l’étonne quelques secondes mais elle revient rapidement à Monsieur Aimable qui poursuit en étalant ses points de vue. ‘Je ne suis pas contre le fait d'être traité d'égal à égal, comme tu dis. Par contre, je te demanderai d'être discrète à ce sujet, car ça m'étonnerait autant de ton côté comme du mien que ce soit approuvé avec un beau sourire... Il y a pas de problème pour que l'on se ''fréquente'' mais à être surpris en train de se parler familièrement, ça causerait un problème monstre. J'pense que tu peux comprendre ça !’ Il a bien fait de souligner la chose. Bien que dans l’esprit de la domestique, c’était très clair. Elle ne voudrait pas foutre la merde de son côté comme du sien. Kumi acquiesce simplement en hochant sa jolie bouille de bas en haut. « Fréquenter » ce mot est bourré de sens mais on ne s’enflamme pas ! Elle comprend parfaitement ce qu’il veut dire par fréquenter. Et elle se sent touchée. Voir privilégiée. Peu de domestiques peuvent en dire autant ou même en espérer autant ! Les gens de Haute sont quasi approchables, et le regard qu’ils portent sur les employés du Palais sont invisibles. A croire que les personnes comme Kumi font parties du décor. Elle ne le montre pas directement, mais ce qu’il vient de lui dire la touche beaucoup. Et qui sait ! Peut être qu’ils deviendront tout simplement amis.

Elle pensait qu’il en avait terminé avec les conditions, mais en voyant
qu’il zieute le sac une nouvelle fois lui fait penser le contraire. Et ce qu’il
avoua la minute suivante la cloua sur place. En même temps… c’était un brin prétentieux de la part de la brunette de penser qu’elle aurait pu payer une chose cassée hors de prix. C’est à peine si elle peut se payer du gel douche. Alors un truc de riche…. A moins de bosser toute sa vie pour régler sa dette… Rien que de penser à se genre de chose, lui fout le tournis. Heureusement qu’il est clément. Il lui épargne une dépense de plus. Lèvres closes et pincées, elle lui offre à nouveau un sourire, un petit peu gênée.

Ce n’est pas tout, mais il faut à présent regagner l’appartement de
Monsieur. Le souffle retrouvé ou presque, Kumi attends qu’il lui file le numéro de son chez lui afin de gagner du temps en prenant le bon escalier. Car elle sait qu’arriver au troisième palier, l’escalier se sépare en deux. A droite, les appartements au chiffre pair et à gauche, ceux impairs. Alors au lieu de tourner en rond pour chercher le nom et prénom de Teika à côté du chiffre inconnu, autant qu’ils le sachent dès maintenant. Elle allait reculer pour prendre appuie sur la rampe lorsqu’il bouge à sa place. Elle le suit du regard, sourcil arqué et tourne sa bouille vers lui dès qu’il se pose à ses côtés. Il attise sa curiosité là. En voyant tous les papiers froissés et pliés n’importe comment dans sa main, elle ne peut s’empêcher de sourire. Le rire n’est pas loin. Elle ne se moque pas. Non non, c’est juste qu’il est bien un mec pour ça. Pas soyeux. Ou du moins, avec ces feuilles. Puis il perd patience. Certains papiers volent et Kumi ne peut que les suivre du regard et elle s’empresse de plaquer ses mains sur le rempart tout en tendant son cou. Les feuilles atterrissent au rez-de-chaussée. De quoi décourager les deux Nippons.

-Ton tiercé gagnant ?

Qu’elle murmure en retenant un petit rire, sa tête se mettant de profil.
Les riches jouent à des jeux ? Et en plus ils gagnent ! Il faudra qu’il
lui donne la recette car la Miss n’a jamais eu de chance avec les jeux du
hasard. N’empêche qu’il est amusant dans son genre. Teika est loin d’être
coincé du popotin. Il se lâche même. Ce qui fit de suite sourire Kumi. La petite brune allait répliquer lorsqu’une voix horriblement familière lui coupa l’herbe sous le pied. Et ça vient de l’étage plus bas. Kumi n’ose pas détourner la tête, de peur de voir son cauchemar se concrétiser devant ses prunelles. Elle ramène très lentement ses mains devant sa bouche et recule d’un pas, le cœur battant. Il ne faudrait pas que la Gouvernante en Chef la voit là-haut, et en compagnie d’un membre de la famille Impériale. Mais en même temps, sa présence au rez-de-chaussée signifie bien une chose : Elle est là pour contrôler Kumi. Et Kumi n’est pas à sa place en train de bosser. Si Teika veut éviter un quart d’heure pénible, c’est loupé. La domestique sans bien que le piège se referme sur elle. Soit elle ne dit rien et ferme la bouche en priant pour que la vieille bique passe son chemin, soit elle se montre et explique la situation. Dans les deux cas, c’est mauvais pour ses fesses… Kumi adresse un regard à Teika. Il ne dit rien. Pourquoi ? Il aurait pu se manifester et dire que c’est à lui. Ce qui est la totale vérité. Mais peut être qu’il a senti que la Gouvernante en bas était loin d’être aussi clémente que la brunette face à lui.

-Miss Hiraoka ! Je m’en doutais ! Dès que j’ai le dos tourné,
vous en profitez pour faire des bêtises. C’est à vous ce chiffon ?!

La Gouvernante en Chef a le nez levé vers leur direction. L’une de ses
mains agite les papiers dont le tiercer gagnant au-dessus de sa tête, et la
seconde reste agrippée à son tablier. De sa hauteur, Kumi ne peine pas à voir son regard menaçant derrière les verres de ses lunettes en forme de losange. C’est fou comme elle voit bien de loin ! Alors que la vieille bique prenait la direction des escaliers, la petite brune fit de même pour l’avoir dans son champs de vision. Elle ne dit plus rien. Ses mains crispées sont jointes devant ses cuisses et sa tête un brin baissée. Elle prend une profonde inspiration et lance un regard de biais à Teika. Un regard qui mêle le ‘désolé’ à celui de ‘viens m’aider’. Elle sursaute dès que la voix stridente reprend la parole.

-Je vous ai posé une question il me semble ! C’est à vous oui ou
non. Vous savez que les jeux sont interdis pour les domestiques. On ne JOUE pas pendant les heures de travail.

-Mais Madame Kizua … Laisse-moi vous expliquer…

-Taisez-vous ! Je n’ai que faire de vos commentaires mademoiselle.
Vous avez une fois de plus ignoré le règlement. Vous vous permettez des
escapades alors que je vous ai sanctionné ! Je commence à perdre patience.

La Gouvernante monte rapidement les escaliers. Elle ne tarde pas à
grimper les marches qui donnent au second palier. Elle n’est pas toute jeune
mais elle est rapide. La main sur la rampe, elle enchaîne les enjambées tout en toisant d’un regard noir la petite effrontée. Elle n’a pas remarqué la présence de Teika. Furieuse, elle se bute sur Kumi. Comme un bourreau et son souffre douleur. Quant à Kumi, elle commence à reculer légèrement en voyant qu’elle gagne du terrain, jusqu’à heurter des talons le sac du nippon. Elle ne sait pas quoi faire. Pour le moment, faire la muette est la meilleure des solutions. Elle se retient même de regarder Teika, de peur de se faire foudroyer sur place par la mégère qui a rejoint le palier où se trouvent les deux jeunes japonais. Elle est assez grande pour une femme de son âge, et son dos est bien droit. Un chignon gris parfait lui tire les traits fatigués de son vieux visage. D’un mouvement rapide du bras, elle chope Kumi par l’épaule pour la ramener vers elle, mais elle s’emmêle les pieds dans le sac posé au sol. Elle lâche donc Kumi pour se rattraper à la rampe, ce qui l’agace une fois de plus. Elle allait pester une fois de plus mais elle sent un regard posé sur elle, autre que celui de Kumi qui avait fait un pas, les mains tendues en ava nt pour la réceptionner en cas de chute, la Gouvernante remarque Teika. Elle plisse son regard et se redresse subitement. Lissant son tablier pour être impeccable, elle sourit poliment au nippon et remet ses lunettes correctement sur son nez. Elle ne va pas faire la même erreur que son employée. Sachant que Teika Masahito était attendu, la vieille bique avait donné des ordres depuis ca matin pour que tout soit nickel à son arrivé. Et visiblement, quelque chose a été oublié. Il manque le groom Jiro qui est de service… Il aurait du être là, en train de porter le sac et de guider le cousin de la Princesse à son appartement. Mais au lieu de ça, elle le trouve en compagnie de la petite midinette de service. Elle déteste Kumi. Sans doute parce qu’elle est toute l’inverse de sa personne xD. Un rapide raclement
de gorge puis la vieille gouvernante s’incline respectueusement devant lui.

-Honorée de faire votre connaissance Monsieur Masahito. Je vous pris d’accepter mes excuses pour cette petite scène. Cela ne se reproduira plus. Je vais congédier de suite mademoiselle Hiraoka dans sa chambre et prendre la relève. Elle est loin d’être qualifiée pour ce genre de travail et je ne souhaite nullement vous importer de la sorte. Monsieur désire peut être quelque chose avant de continuer les marches ?

C’est étrange à quel point un dragon peut se transformer en agneaux en
quelques secondes. Kumi n’avait jamais entendu cette petite voix délicate et
douce, faussement mielleuse que vient de prendre sa Chef. Elle est même très étonnée. Dans son coin, elle regarde la gouvernante toujours inclinée vers l’avant puis ses prunelles glissent sur Teika. Elle lui sourit doucement, les lèvres pincées. Il est temps qu’elle le libère de sa présence. Mais avant de tourner les talons pour rejoindre sa chambre, la brunette fait remarquer à Teika que sa Chef tient toujours son tiercer dans sa main. Et elle lui dit en essayant de mimer la chose en levant les bras au-dessus de sa tête et en pointant sa bouche de son index pour qu’il comprenne bien ces mots « Elle a ton tiercer, n’oublie pas » Elle cesse de faire le clown et de s’agiter dans le dos de la vieille, amusée et recule lentement jusqu’à se prendre le mur dans le dos. Elle sursaute et lentement, sans lâcher Teika du regard, elle se retourne.

-…Plus vite que ça mademoiselle…

Mince ! Elle a des yeux partout O.O’. Kumi lâche un petit soupir et
commence à prendre le couloir tout en retirant son tablier…

Invité

Tous des fermiers XDD Enfin j'en ris... Mais à vrai dire les ancêtres de Teika n'étaient pas particulièrement mieux ! Mettons de côté ce beau-père Masahito, et zoomons un peu sur sa chère Maman. Une ex-danseuse de cabaret, rien de très loufoque et de glorieux en soi. Les parents de cette dernière travaillaient dans des usines, et la génération dans le temps devait être tout identique ! Que penser du côté paternel de Teika ? Pas grand chose... Le chanteur ne savait pratiquement rien de lui ou même rien du tout o.O En presque 21 ans, il ne l'aura croisé que 6 fois !! Pas mal hein ? Et à cause de son nom actuel et de sa carrière musicale, tout le monde pensait que le jeune chanteur avait vêcu une enfance dorée et irréprochable... Ce qui était vrai quelque part, car à 13 ans on était toujours un grand enfant ; un pré-ado quoi. Mais à cet âge, voir sa vie misérable éclore en quelque chose de fantastique avait de quoi rendre un peu dingue ! Teika était devenu riche mais il avait toujours ce côté révolté en lui, prêt à faire des bétises et à attirer l'attention... Aujourd'hui encore, mais le jeune homme s'était nettement calmé, et lorsqu'il faisait quelque chose de pas très net, il le faisait dans la plus grande discrétion. Tout ça pour dire qu'il n'appréciait pas trop les gens à première vue à cause de cette fausse image que l'on croyait de lui. Bien sûr, tout artiste possédait une biographie, et la sienne avait été légèrement modifié, pour un bien commercial, lui avait-on dit, pour qu'il ait une parfaite opinion du grand public. Apprendre aux gens qu'il s'amusait avec un bâton dans les champs ou qu'il regardait sous les jupettes des filles n'étaient pas top ! Savoir qu'en plus que son père n'était jamais présent pour lui, qu'il s'envoyait en l'air avec des tas de prostituées dans les pays étrangers, non plus !! Et sa mère... oui sa mère... On allait pas faire savoir qu'elle était danseuse de cabaret, car tout de suite, les gens faisaient le rapprochement avec un autre travail sombre... mais surtout, le fait de savoir qu'elle avait épousé un Masahito juste pour avoir une bonne vie retirait du cliché connu des les feuilletons américains – comme pas – et n'allait forcément pas donner bonne image de son fils. Non vraiment, toute sa vie avait été réecrite par son beau-père et un agent du milieu... Il y a 2 ans, Teika n'avait rien dit. Il avait gardé le silence. Il était suffisamment adulte à présent, pour savoir que certaines choses pouvaient se dire, et d'autres non. Alors au fond, pouvait-il vraiment en vouloir en gens ? Eux qui pensaient tout savoir de lui... Si seulement le mensonge pouvait être réellement un mal pour un bien...

Alors qu'il pensait se montrer assez imbu de lui-même, après l'avoir quelque peu reprise sur le sujet du remboursement, Teika s'étonna de voir sur le visage de la domestique, un sourire gênée, certes, mais un sourire !! Bon, peut-être qu'elle admettait s'être ''emballée'' plus tôt, ou peut-être avait-elle tout juste pris ça du bon côté ; qu'il ne chercherait pas à porter plainte. Quoi qu'il en soit, il roula presque des yeux dans ses orbites d'un air à dire ''No comment'', et se rendit donc de son côté pour débuter le numéro le cirque – si on peut dire – avec ses merveilleuses feuilles qui retrouvèrent refuge sur le sol plus bas. Et oui, même les riches jouaient à des jeux frics et ils gagnaient !! Dans le cas de Teika, on dira que c'était vraiment un coup de chance, ou de malchance, allez savoir, maintenant qu'il avait égaré le fameux ticket gagnant !! Il fallait vraiment être con n'empêche >.< Et dieu qu'il se montrait sous un autre angle face à la demoiselle... Merde, effectivement en se croyant seul, un instant, il venait de casser son image de mec assez bourru pour faire place au Teika innocent et idiot de sa propre bétise ! Déjà qu'il s'éfforçait de se donner cet air inabordable et mâture, il venait de prouver le contraire en à peine quelques secondes... Ben oui, que voulez-vous ? On tentait d'en donner l'impression, mais Teika était toujours un jeune et même très jeune adulte !

Bref, la miss tant qu'à elle reculait d'un pas nerveux, les mains devant la bouche face à cette vieille bique qui se disait tout sauf aimable... Haha la bonne blague ! Mais Teika n'en riait pas pour autant – aucune raison de toute manière – il fronça juste des sourcils, allant et venant son regard de la domestique en Chef à celle qui se tenait juste là. Erf... lui qui ne souhaitait pas à la base, créer des ennuis, venait d'en créer une charmante ! A l'avenir, il ferait plus attention à ses affaires, ou plutôt, à ses papiers o.O Ben ça s'annonçait bien tout ça, si chaque misérable chose qu'il laissait traîner avait ce genre de répercution ! Fallait pas pousser non plus quoi... Enfin bon, le jeune homme se garda le silence et assista juste à la scène qui se déroula sous ses yeux. Déjà, Kumi se faisait toute petite et Teika ne pouvait que appréhender la chose... Son visage se décomposa cependant, ou du moins, se détendit d'un seul coup face à ce regard de détresse que lui envoyait de biais la nippone. Mais que pouvait-il bien faire ? Lui-même n'était pas un maître de l'improvisation. Plus calculeur qu'autre chose à la rigueur, s'il voulait la sortir d'un éventuel pétrin il devait d'abord analyser la situation et jouer de ses ruses. Patience chère Kumi... Teika allait trouver quelque chose ! Ce drôle de sentiment mêlé à ce regard d'aide plus tôt, le fit alors réaliser l'importance du mot ''complice''. Etait-ce ça... la définition ?

- Honorée de faire votre connaissance Monsieur Masahito. Je vous pris d’accepter mes excuses pour cette petite scène. Cela ne se reproduira plus [et blablabla et blablabla]

Oui, plutôt caricaturale de sa personne que de vouloir en raconter des tonnes pour finalement dire pas grand chose ! Etant un habitué, Teika n'écouta pas réellement, fixant plutôt les lunettes de la dame qu'il trouva quelque peu originale. Ca lui faisait penser qu'il devait s'en acheter une nouvelle paire puisqu'il avait cassé les siennes, récemment, en... se couchant dessus !! Ben quoi ? La lumière était éteinte et il n'avait pas pensé qu'elles se trouvaient là, alors bon comme il était tard, il s'était directement jeté sur son lit o.O Bon, je raconterai les péripéties nocturnes du chanteur une autre fois !! Chaque chose en son temps, et donc hum... la dragonne !

- Enchanté de même.. euh... Kizua-san, répliqua poliment Teika en plissant des yeux pour lire le nom inscrit sur ce badge. Ne soyez pas aussi stricte chère Madame... Tout le monde n'a pas l'expérience d'une personne telle que vous, et vous êtes justement là pour leur apprendre le métier.

Rien de mieux qu'un peu de lèche pour embobiner une âme influençable, un sourire, quelques courbettes et c'était dans la poche. Toujours la même chose finalement... Mais en réalité, Teika ne pensait pas réellement que l'on devait acquiert tel ou tel niveau dans le métier de gouvernante. Plier le linge, changer les draps, passer la serpillère, ça se faisait toujours de la même manière et qu'importe les années qui passent ! Il n'y avait aucun vrai grade là-dedans, aucun mérite, sauf peut-être celui de la plus ''ancienne'' des bonnes, et donc de la plus ''courageuse'' à vouloir percer dans ce métier o.O Bref, s'il désirait quelque chose avant de reprendre la montée des marches... c'était bien de ne pas le faire !! Surtout si en plus il devait les monter avec elle... du coup, il regretta la petite Kumi, qui elle au moins, ne jouait pas les faux semblants avec lui, tout le contraire de cette bique ! Il tenta tout de même une solution de secours, pas réellement réfléchit, l'improvision n'étant pas son fort je l'avais dis, mais de son air habituel mais aimable cette fois-ci. A ce même moment il voyait le manège de Kumi au loin, qu'il ne comprit pas immédiatement, car ses yeux n'osaient pas quitter ceux la vieille mégère au risque de paraître louche. Il se retint pour autant d'un rire alors qu'il l'aperçu se cogner contre le mur derrière elle, et esquissa un léger sourire qu'il effaça presque aussitôt pour paraître normal face à Madame Kizua.

- J'ai quelques appels à passer pour prévenir mon arrivé. Il n'y a aucun problème pour que je le fasse maintenant ?

Et sans attendre une quelconque réponse, le chanteur se pencha légèrement sur le côté, histoire de saisir son téléphone de sa poche arrière, et ouvrit le clapet pour finalement tendre l'appareil en l'air et déclarer d'un air faussement surpris et raillé :

- Oh... Y'a pas de réseau ? Peut-être quand allant plus loin...

Et l'air très concentré, il se mit à descendre quelques marches, le nez toujours planté au-dessus de son appareil, sans plus se tourner ou porter d'intérêt à la femme qui se tenait juste avec lui, à l'instant. Son plan était bien de faire croire qu'il cherchait un petit trait dans son mobile, signalisant un début de réseau dans le coin, et donc, volontairement il comptait se rendre à la même direction que Kumi, plus tôt. Avant de vraiment beaucoup s'éloigner de la gouvernante en chef, le jeune homme lui déclara neutrement et à voix assez porteuse qu'elle pouvait commencer maintenant et qu'elle ne devait pas l'attendre ! Ohoh c'était vache quand même... Laisser cette pauvre femme porter un tel monstre jusqu'à 4ème étage... D'autant plus que le problème du numéro était toujours présent ! Mais ça, ça pouvait toujours s'arranger ; un petit sms qu'il envoya discreto à son beau-père, alors qu'il se dirigeait lentement dans le couloir désiré. Il apperçu au loin la petite Kumi, qui par chance, marchait très lentement. Pourquoi donc ? Elle avait l'esprit ailleurs ou quoi ? Elle se sentait mal face à ce qui s'était passé ? Il faut dire qu'elle n'avait pas été tendre avec elle la vieille bique... Et même s'il n'avait fait style de rien, la manière volontaire dont cette femme s'était permise de la bousculer l'avait quelque peu choqué. Ce fut donc à petit trot, le portable rangé dans sa poche initiale qu'il se rendit vers la nippone en l'interpellant assez rudement, mais pas trop quand même, au risque de se faire entendre par l'autre... - disons que c'était le meilleur moyen de se faire entendre - Et maintenant à niveau de la domestique, il se permit de prendre aisément la parole.

- Elle ne t'a pas fait mal ? demanda doucement Teika dans un souffle court, à cause de sa petite course, tout en approchant sa main de l'épaule féminine, puis la reculant presque aussitôt pour les replanter dans ses poches.

Non non, c'était lui-même qui exigeait aucune proximité, alors il n'allait pas jouer le grand coeur qui s'inquiètait trop des autres !! Elégamment ou presque, le jeune homme se racla la gorge, disons pour étouffer ce ''faux'' geste, et vaguant son regard autour de lui, l'air faussement intéressé par les tableaux du couloir, déclara neutrement :

- Je ne pensais pas que les requins existaient aussi dans ce milieu... Elle te traîte plus inférieurement qu'elle ne l'est aussi. Faut voir la réalité en face, elle est au même niveau que toi, même étant la patronne en Chef.

Pour Teika il n'existait que deux milieux ; celui des riches et celui des pauvres. A ses yeux il n'y avait pas de hiérarchie entre bas niveau. Ils étaient tous pareils, tout comme la hiérarchie des riches qui se basait dans le même sens. Pourtant il savait qu'il avait tort, car il savait très bien que quoi qu'il dise ou qu'il pense, jamais il ne serait traîté à même niveau que l'Empereur lui-même du pays !! Mais Teika préférait voir les choses comme ça, à sa manière. Moins réaliste, certes, mais beaucoup moins cruel pour sa part. Il bougea un peu sur lui-même alors que son portable faisait cette fois-ci réellement des siennes, en mode vibreur, puis s'en saisit assez rapidement pour lire le contenu du message qui se limitait à trois petits chiffres. Son beau-père avait fait vite ! Il progressait dans l'apprentissage des touches téléphoniques !! Cela le fit sourire, mais contrairement à plus tôt il se reprit bien assez vite face à la demoiselle, pour ne pas avoir l'air simplet et idiot.

- Mon numéro. C'était le 274.

Et à parler de numéro, il tilta enfin à propos de son tiercé ! Et merde !! Comment avait-il pu oublier ça T-T Du coup, son visage se décomposa littéralement... Disons que là, il ne chercha même pas à faire bonne figure !

Invité

Un peu de lèche, hmm ? Mademoiselle Kazua n’est pas insensible à ce genre de chose, surtout venant de la part d’un membre de la Famille à laquelle elle s’est dévouée corps et âme. Un peu de révision s’impose sur ce curieux personnage. Elle est entrée dans le Palais à sa majorité et ne l’a jamais quitté. Hana Kazua n’a pas eu une vie simple. Sa supérieure
n’était pas une tendre avec elle, tout comme elle l’est actuellement avec Kumi. Assez jolie à l’époque, Hana n’avait pas de difficulté à s’intégrer dans l’équipe. Avec ses sourires timides, sa gentillesse (si si) et sa volonté de progresser, elle était devenue comme une rivale à sa propre Chef, qui se voyait rétrograder de poste à cause de la petite nouvelle. Au fil des mois, et malgré l’enfer qu’elle vivait au quotidien à cause de la gouvernante en Chef, Hana s’est rapprochée de l’Empereur. Il voyait en elle une domestique fidèle et en qui, il pouvait compter. Il avait même dans l’idée de la prendre sous son aile pour lui donner un enseignement convenable pour qu’elle puisse avoir un poste à haute responsabilité. La demoiselle ne l’a jamais avouée, mais elle vouait un Amour secret pour cet homme qu’elle admirait tant, et qu’elle admire toujours. Mais elle fut piégée par son ex- gouvernante en Chef. Accusée de vol, Hana ne pu se défendre. Toutes les preuves gentiment orchestrés par sa rivale l’accablaient. Mais par amitié pour cette jeune fille, l’Empereur fut clément et au lieu de la renvoyer comme sanction prévue, elle fut rétrogradée au rang de simple domestique avec interdiction de revoir l’Empereur. Ce qui anéanti Hana. Depuis, sa gentillesse s’est transformée en méchanceté. Après de longues années, elle fut nommée Gouvernante en Chef. Un réel plaisir pour cette femme qui ne se nourrissait que de vengeance et de haine. En voyant Kumi, elle s’est souvenue de cette page difficile de sa vie. Cette innocence et pureté renvoient son ancienne image, et Hana a du mal à vivre avec ça. Dans sa tête, Kumi est là pour la ‘détrôner’. Au lieu d’épauler la petite brune, elle compte bien l’écraser …

La petite page d’histoire est tournée…

- Enchanté de même.. euh... Kizua-san. Ne soyez pas aussi stricte chère Madame... Tout le monde n'a pas l'expérience d'une personne telle que vous, et vous êtes justement là pour leur apprendre le métier.

La gouvernante en chef s’était redressée pour lui faire face. Elle est droite comme un ‘i’ et ses lèvres toutes fines ne forment qu’un trait sans couleur. Ce qui lui donne une expression froide et sévère. Elle ne bronche pas en entendant les paroles de Monsieur Masahito. Il est jeune et manque sûrement d’expérience avec les domestiques de maison. Elle n’est pas là pour leur apprendre leur métier, mais pour faire régner l’ordre et
la discipline. Chose que Mademoiselle Hiraoka semble avoir oublié. Elle considère Teika d’un regard légèrement plissé et mauvais, qui peut paraître culoté de la part d’une simple employée de maison. Mais elle a l’âge en sa faveur et ce n’est pas une ex-start de la chanson qui va lui dicter comment elle doit se comporter avec ses filles. Bref, elle n’a
pas encore ouvert la bouche, juste pour parler à Kumi afin qu’elle s’éloigne rapidement de cette présence masculine. Elle compte bien lui dire sa façon de penser à cette petite minette. Une domestique jeune toute seule avec le cousin de la Princesse… de quoi faire germer des choses loufoques dans son esprit de malade. Elle commençait à bouillir intérieurement lorsque la voix masculine sonna l’alerte à ses oreilles.

- J'ai quelques appels à passer pour prévenir mon
arrivé. Il n'y a aucun problème pour que je le fasse maintenant ?

-Faites à votre guise, Monsieur Masahito. Je peux attendre.

Comme si elle avait le choix. Elle vient tout juste de se proposer à l’accompagner dans sa chambre et elle ne compte pas le quitter des yeux. Mais le jeune impétueux commence à s’éloigner, cherchant des barres pour son portable. Et le manège fonctionne car la vieille
bique sait qu’il est fort difficile d’avoir du réseau à cause de la bâtisse. Mais elle reste silencieuse et cherche un instant des yeux sa poche, pour ranger à l’intérieur les feuilles froissées et dont le ticket gagnant. Lorsqu’elle va rejoindre Kumi pour des explications, elle lui redonnera… mais sous certaines conditions, cela va de soit. Teika lui parle à nouveau comme quoi elle peut prendre les devants en emportant son sac à son appartement. Elle
plisse un peu ses yeux, suspicieuse, mais sans faire de scandale car elle doit obéir, elle fait quelques pas vers le fameux sac et plie les genoux tout en agrippant les lanières. Bouaf ! Elle manque de le faire tomber une fois redressée. Mais qu’est-ce qu’il peut bien emmener ! Avec toutes les peines du monde, la vieille silhouette prend déjà la direction des escaliers pour se rendre à l’étage supérieur…

[…]

La démarche lente, Kumi allait atteindre le bout du couloir et prendre sur sa droite lorsqu’elle est interpelée par Teika. La petite demoiselle ne peut s’empêcher de sourire tout
en se mordant doucement sa lèvre inférieure, elle espérait bien qu’il allait la rejoindre. Il n’a pas pu rester plus de quinze secondes avec le Dragon. On se demande pourquoi tient ! Monsieur Aimable à trouver son Maître. xD. Le tablier plié en deux, elle le garde dans ses mains et collé contre sa poitrine. Immobile, elle est tournée dans sa direction pour lui faire face une fois rejoint. Elle est un peu gênée par ce qu’il vient de se passer. Elle n’a pas
vraiment montré qu’elle pouvait se défendre face à Kazua. Et franchement, Kumi se serait passée volontiers de cette scène ridicule. ‘Elle ne t'a pas fait mal ?’ La tête baissée, elle est surprise par la première question du Japonais. Elle a même louché vers cette main masculine en direction de l’épaule agressée. Mais il retient vite son geste, arrachant un petit sourire à la brunette. Même s’il pense faire les gros durs, il vient de lui prouver qu’il a quand même du cœur en posant cette question. C’est peut être pas grand-chose, mais Kumi est une nouvelle fois touchée et gênée. Peu de personne ne se soucie d’elle. C’est plutôt l’inverse en faite. Peu habituée à ce que l’on s’inquiète pour elle, le petit bout de femme se sent doucement rougir et tourne rapidement la tête à l’opposé de Teika pour faire style de regarder si personne ne vient dans leur direction. ‘Je ne pensais pas que les requins existaient aussi dans ce milieu... Elle te traite plus inférieurement qu'elle ne l'est
aussi. Faut voir la réalité en face, elle est au même niveau que toi, même
étant la patronne en Chef.'

Kumi écarquille les yeux et tourne sa bouille dans sa direction. Il a une vision de la chose assez surprenante. Elle s’attendait à ce qu’il lui dise un truc du genre ‘Tu dois te plier à ta Chef. N’essaye pas de fouler le règlement des pieds. Arrête d’être buter. Blablabla.’ En gros qu’elle s’écrase et qu’elle ferme sa jolie bouche. Mais non ! Il la motive même à
faire sa rebelle pour remettre la vieille bique à sa place. Elle a envie de rire et de le serrer dans ses bras pour le remercier d’être compatissant en sa manière. Mais elle ne fait rien. Elle se contente juste de sourire légèrement tout en serrant d’avantage son tablier contre elle.

-Mon épaule ? Ca va… j’ai connu pire… Ce n’est pas aussi simple, tu sais. J’ai du mal avec l’autorité lorsqu’elle n’est pas nécessaire ou tout simplement abusée. Mademoiselle Kazua aime me torturer, de quelques manières possibles. Mais je ne lui en veux pas. Parfois je me retiens de lui sauter à la gorge pour lui faire cracher toute sa méchanceté mais dans le fond, elle doit souffrir de quelque chose pour se montrer aussi froide et sévère. Tout le monde a son passé avec des ombres sombres. Donc oui, j’accepte de m’écraser et je respecte sa condition de ‘Chef’ bien que je pense la même chose que toi. Elle ne fait rien de plus. Juste les plannings et faire en sorte que tout se déroule bien. Mais je me dois de garder mon travail. Alors même si je dois subir les foudres d’une vieille coincée de la vie, alors tant pis. Je garde le sourire tu sais. Il m’en faut plus pour me faire craquer. Qu’elle s’accroche la mère Kazua car je ne compte pas démissionner.

Elle repense soudainement à son élan de fougue tout à l’heure lorsqu’elle s’était rendu compte de sa boulette en le prenant pour un domestique. Cette baka allait se virer toute seule. Elle lève doucement une main devant sa bouille et pointe son petit index vers le plafond. Son air devient sérieux lorsqu’elle reprend la parole…

-Oui bon… Mon côté impulsive peut me jouer des tours.

Elle hausse ses frêles épaules en lui souriant doucement lorsqu’il reçoit le fameux message. Kimi pince ses lèvres et profite qu’il regarde son portable pour soulager sa chevelure. D’une main, elle retire l’élastique qui lui serrait trop la tête et libère la longue cascade brune et légèrement ondulée dans son dos dont les pointes caressent la chute de
ses reins. <3 Elle fait moins strict comme ça et il faut dire que ça lui à merveilles. L’élastique prend place à son poignet et elle redresse le menton vers Teika dès qu’il lui balance les chiffres. C’est une bonne chose ! Mais elle ne comprend pas pourquoi il lui dit ça maintenant. Elle commence à le contourner pour marcher un peu dans le couloir, il ne faudrait pas rester trop longtemps au même endroit, sachant que le dragon peut revenir sur ses pas à tout instant.

-C’est très bien.. Mais je ne vois pas en quoi ça me concerne maintenant.
Tu es pris en charge par Kazua. D’ailleurs, elle doit t’attendre non ?

Kumi se tourne doucement vers lui, un sourcil d’arqué. S’il reste plus longtemps en sa compagnie sans prendre le temps de rejoindre l’autre hystérique, elle va partir sûrement à sa recherche… et c’est le cas. La brunette n’a pas le temps de terminer sa phrase que des bruits de talons résonnent dans le couloir et la voix stridente de la vieille bique ne
tarde pas à faire son entrée…

-Monsieur Masahito ? … Monsieur Masahito ? … Vous êtes par là ?

Hiii ! Alerte rouge ! Si elle les découvre encore ensemble, elle risque de s’imaginer des choses. Teika risque d’avoir des soucis et la brunette aussi. Tant pis pour sa promesse au sujet de la seconde condition, elle choppe rapidement le Japonais par son poignet et s’élance à l’aveuglette dans le nouveau couloir. Il est tapissé bleu roi avec les mêmes
dorures aux tableaux et portrais. Des sofas ici et là sont installés ainsi que des bibliothèques au mur. Il faut agir vite et discrètement ! Kumi agrippe la poignet en porcelaine sur sa gauche et ouvre la porte. Elle fait entrer Teika rapidement dans la petite pièce, le lâche dans la foulée et doucement, elle referme derrière lui, pile poile au moment où la mère Kazua faisait son entrée dans le couloir. Ils ont eu chaud ! Dos contre la porte, Kumi tente de reprendre sa respiration, le tablier à sa bouche et les yeux de biais fixe
la poignet. Elle n’a pas le temps de donner un coup de clé pour s’assurer qu’elle ne rentrera pas. Elle risquerait de les faire découvrir. Son cœur s’emballe, sa respiration est saccadée. Bien que la situation est loin d’être amusante, elle a une soudaine envie de rire ! La voilà en planque avec Teika pour échapper aux griffes de Kazua. Comique ne ?

Les talons se rapprochent dangereusement de la pièce. Ils peuvent même voir l’ombre de la vieille sous le pas de la porte. Kumi ne respire plus. Elle fixe Teika pour se donner du courage en attendant que la menace s’éloigne. Et elle s’éloigne… La gouvernante en Chef passe son chemin et sa voix se fait entendre un peu plus loin. Ouuuf. Kumi baisse les
yeux et les épaules. Le tablier quitte sa bouche et dévoile un sourire. Ces prunelles pétillantes reviennent sur le Japonais.

-C’était moins une ! La prochaine fois, envoie la à l’autre bout du Palais.

Elle se met doucement à rire tout en collant sa tête contre la porte. Il faut bien décompresser maintenant. Un bref topo de l’endroit où il se trouve. C’est un petit bureau dans les tons vert amande. Le mobilier est en chêne brute. Il y a une petite table avec des plumes, encrier et tout le tralala pour écrire des lettres. Des petites lampes sont disposées
sur des étagères au mur et dans les coins, on y trouve un fauteuil en cuir et
une bibliothèque. La fenêtre donne sur l’allée principale.

Invité

Pas commode, vraiment pas commode la gouvernante en chef ! Cette vieille bique avait de quoi faire pâlir le jeune homme qui n'était vraiment pas à son aise avec des femmes de ce genre. Une chance qu'il soit plutôt bon acteur, ou du moins, Teika avait en général un parfait contrôle de lui-même – des années à travailler sur ses émotions qu'il se devait de garder en lui – alors même lorsqu'il ne se sentait pas bien, il parvenait à faire croire le contraire. Je ne reviendrai pas sur ses spéculations vis-à-vis de cette Kazua, et honnêtement ça ne l'intéressait nullement de se pencher sur ce cas. Maintenant qu'il se trouvait dans ce couloir, face à cette domestique qu'il avait voulu rejoindre, sa conscience vint lui poser une simple question, mais pas idiote pour autant : ''Pourquoi ?''. Finalement, et même s'il se disait d'humeur paresseuse pour monter ce monstre de sac jusqu'au 4ème étage, Teika se fichait habituellement si la gouvernante était une vieille sorcière ou une petite cendrillon ; du moment qu'il atteignait sa chambre et qu'il pouvait s'y reposer... Alors quel était cet élan incontrôlé, tout comme cette épaule qu'il avait failli toucher alors qu'il s'interdisait toute approche avec des personnes inconnues ? Ce sentiment – complice - qu'il croyait découvrir le faisait trop s'emballer !! Doucement mon coco, tu étais plus renfermé que ça d'ordinaire, et ce n'était pas le moment de briser la glace. Du coup, il allait faire plus attention à ses gestes désormais, ou du moins se contrôler plus sérieusement en présence de cette jeune fille qui devait avoir une aura différente sur sa petite personne. Déjà qu'elle pouvait se dire chanceuse de lui adresser la parole, il ne fallait pas aller trop loin !

Cette décision fut prise et approuvé par sa petite personne au même moment où Kumi prit la parole tout en évoquant que tout le monde avait un passé des ombres sombres. C'était certain ça, et Teika n'était pas exclu de cette généralité, ce qui le fit décocher une légère grimace en coin. Le jeune homme écoutait la domestique, bras croisés, l'allure toute droite. Dans sa tête il pensa ''Elle parle beaucoup'' mais peut-être était-ce lui qui ne s'exprimait jamais assez ? Disons qu'il disait communiquait toujours très clairement, et donc, ça allait droit au but sans chercher à faire de longs discours et à exploiter la chose. Là il en apprit un peu plus, et sans le vouloir, sur cette chère Kumi qui se disait être une petite demoiselle en mal être avec l'autorité. Il imagina de suite le portrait de la domestique qui ne faisait jamais comme les autres, en exagéré certes, mais c'était toujours plus marrant quelque part... Il souriait intérieurement et se moquait presque d'elle au fond. Mais ce n'était pas méchant, du tout. Lui aussi avait un problème avec l'autorité. Depuis longtemps il était libre de ses opinions et de ses mots. Son rang social faisait ça de lui, un gamin qui se croyait maître de tout et qui ne voulait jamais écouter personne si ce n'est sa conscience. Déjà pour venir à Okayama, ça n'avait pas été simple. Il n'aimait pas que l'on prenne des décisions à sa place ou qu'on lui impose des ordres. Mais puisque ça venait de son beau-père, il se doutait que ça partait d'un bon sentiment. ''Fais-toi ami avec ceux de ta famille'' lui avait-on dit. Mouai... cette famille hein, ne s'était même pas donné la peine de venir l'accueillir à la gare ou même ici, au palais ! Si ces derniers ne faisaient aucun effort pour lui, alors il n'en ferait pas non plus de son côté !

- Ton courage m'impressionne. Il faudrait que tu me dise ton secret, parce que j'en aurai bien besoin, des fois, face à certaines personnes...

Ces personnes étant celles de son milieu, ses collègues, ses rivaux de la chanson ou encore les fans et les médias. Un peu tout le monde en fait ! Il lui fallait quand même du caractère pour survivre dans ce milieu impitoyable en plus d'être un riche. Pour ça qu'il s'était construit une mentalité d'acier. C'était plus simple de faire de la peine aux autres que d'avoir le coeur déchiré pour diverses raisons...

Ses yeux s'arrondirent discrètement alors que la nippone dégagea sa longue chevelure de son élastique. Rien de spectaculaire en soi, mais ça la changeait du tout au tout, il fallait l'admettre. Un côté plus fougue qui se concordait aimablement avec le caractère de la brunette. Beaucoup plus mignonne d'un coup, et soudainement troublante. Il dévia alors ses yeux sur son portable qu'il tenait fermement de sa main droite, et se reprit assez vite, roulant des yeux pour lui-même, se disant qu'il n'avait vraiment pas à se sentir comme un puceau excité par si peu !! Il ne fallait pas grand chose pour le bouleverser, à tout croire, ou peut-être que sa concentration lui avait échappé pendant l'ombre d'un instant. Qu'importe, il lui dévoila le fameux numéro d'appartement, ce qui sembla étonner Kumi, qui en plus de ça, lui rappela qu'il était attendu par quelqu'un... Une petite moue oblige, et il rangea son téléphone tout en prenant la parole, ou du moins, il aurait tenté, car la voix de l'autre bique mugit dans le couloir, à en casser des vitres !! Et mince... mauvais timing ! Ne lui avait-il pas dit d'aller monter ses affaires plus haut ? Pourquoi revenait-elle comme ça, et aussi vite ? Malchance de son côté en ce jour-ci... Mais le chanteur n'a pas vraiment l'occasion de penser à quelque chose qu'il se sentit embarquer par la petite Kumi dans une course que l'on pouvait presque dire, de poursuite !! Ca avait un côté dangereux et comique à la fois, et étrangement, sans raison précise, Teika sentait monter en lui l'envie de rire à pleine gorge ; ce qui ne lui était pas arrivé depuis très longtemps ! Il ne prit même pas en compte cette main étrangère qui le tenait au poignet, les circonstances faisaient que, ça n'avait aucune importance, et se laissa donc embarquer dans cette pièce, et se colla de même à cette porte, la respiration bruyante mais souple, qu'il calma plus rapidement que sa chère complice. L'habitude peut-être ? Il avait un bon contrôle de lui-même lors des situations critiques, mais étonnement souriant, il se tourna vers Kumi pour la zieuter un bref instant, puis se passa de commentaire alors que l'ombre de l'autre sorcière se faisait voir au bas de la porte. Cela lui faisait presque penser à des scènes obscures comme il avait pour habitude de regarder lorsqu'il était gosse, et justement, qui le faisait trembler de la tête au pied. Désormais, ça semblait plus le faire rire qu'autre chose !! Comme quoi, on change avec le temps... Enfin, ce n'était pas le bon moment pour éclater en fou rire, du tout ! Il se mordit doucement la lèvre, heurta la main de la nippone avec la sienne, sans même le vouloir, puis une fois le danger écarté, se porta finalement devant lui dans un soulagement des plus attendus, tout en se passant une main dans ses cheveux pour venir les ébourrifer plus qu'il ne l'était déjà.

- Je la pensais pas aussi bornée ! Ca doit être joli tous les jours avec elle...

Il s'installa de suite à son aise et comme chez lui sur ce petit bureau de la pièce, et bascula légèrement en arrière pour mieux inspecter les choses autour de lui. Rien d'extravageant, comme toujours, le mêm décors ou presque... Les gens du château étaient vraiment conservateurs... Enfin, inutile d'émettre une remarque à ce sujet ! Le jeune Teika se contentait de sourire encore et toujours, et à vrai dire il ne s'en rendait même pas compte !! C'était comme fixé à ses lèvres, et sa conscience ne s'en rendait intérieurement pas compte ! L'écharpe toujours autour du cou, il la retira et la jeta tout nullement à côté de lui – coup de chaud à cause de cette course – puis, se leva de sa place pour venir se jucher devant cette fenêtre qui donnait sur l'allée principale. Cette cour lui rappela une nouvelle fois sa pauvre main qui se disait de couleur anormale par rapport aux autres endroits du corps, et grimaçant légèrement, il se dit intérieurement que ça ira mieux d'ici quelques heures ! En y pensant bien, il avait porté ce sac avec lui d'Osaka à Okayama, durant tout le trajet ! Pas étonnant que la force ne soit plus de son côté... Enfin bon, jamais il n'irait se plaindre pour si peu. Ca ne demandait pas encore l'amputation et ça n'allait que faire croire qu'il était une chochotte ! Orgueil masculin, que voulez-vous...

Soudainement, son portable se mit à vibrer, et se doutant qu'il s'agissait de son beau-père ou de quelqu'un du milieu, le jeune chanteur se resaisit une nouvelle fois de son appareil dernier cri – forcément - avant de constater qu'il s'agissait d'un appel manqué qu'il n'avait pas pu réceptionner il y a peu à cause des petites barres manquantes... Le numéro affichait était celui de ''la maison'', de sa mère pour mieux dire. Mince, il l'avait manqué. Jetant un coup d'oeil à l'antenne, il décrypta par chance une petite barre, voir deux - ça dépendait de la seconde en fait – puis se décida finalement à la rappeler, sait-on jamais si c'était important... Non en fait, lorsqu'il s'agissait de sa mère, il était capable de tout comme du pire ! Un peu dépendant de celle-ci, peut-être aussi... Il l'aimait vraiment beaucoup.

- Ah bah super c'est le répondeur... Elle est encore sortie ramasser les fraises du jardin..... *BIP* C'est ''moi'' M'man ! Désolé, j'ai pas pu t'avoir tout à l'heure. C'est un peu le cirque ici... J'pense que tu voulais savoir si j'étais bien arrivé, alors j'te réponds que oui, et que je suis encore en entier ! J'te laisse, par contre, parce que j'suis pas sûr de t'avoir vraiment ici. Tu me manque déjà... Dès que j'en aurai l'occas' je passerai te voir un petit week à la maison. Kisu~

Et le clapet refermé, le sourire toujours intact, Teika se tourna contre la fenêtre pour venir s'y adosser, et par la même occasion, retrouva soudainement la jeune Kumi dans son champ de vision, ou plutôt, elle n'était jamais partie mais c'était lui qui l'avait oublié pendant un temps... Gêné, il baissa sa tête au sol tout en étouffant un raclement de gorge avec son poing, puis, reporta ses bras en les croisant, comme toujours, tentant de paraître ''de glace''.

- Y'a des téléphones fixes ici, j'espère ?

Invité

¤. Tout semble être redevenu calme dans le couloir. La vieille Kazua doit traîner dans l’autre aile du bâtiment avec un peu de chance. Quoiqu’elle est bien capable de revenir sur ses pas. Mieux vaut rester prudent et ne pas baisser sa vigilance. Kumi connait bien la personnalité de sa Chef. Elle est extrêmement butée. Elle continuera de chercher Teika, même à l’autre bout de la ville s’il le faut. Autrement dit, les voilà coincé dans le bureau pendant un petit moment. Le brunette aurait sûrement trouvé la situation embarrassante. Mais étrangement, ce n’est pas le cas. Etre en compagnie du Japonais est bien plus agréable qu’elle ne l’aurait imaginé. Disons qu’en peu de temps, il a montré des facettes de son caractère qui est à l’opposé de l’image qu’il souhaite donner. Kumi a bien remarqué ces vagues changements d’humeur ou d’expressions. Et c’est pour cette raison qu’elle compte bien en savoir plus sur lui. Se lier d’amitié avec une personne aussi fascinante ne peut être que bénéfique pour ce petit bout de femme qui n’a pas vraiment d’amis[-es] dans son entourage. Oh, ce n’est pas qu’elle refuse tout contact ou lien avec d’autre personne, c’est juste qu’elle se protège un peu, de peur qu’on découvre ce qu’elle cache. Et en toute franchise, le milieu des domestiques est loin d’être aussi rose que l’on puisse penser. Peut être encore plus dans le domaine «taches ménagères » où la concurrence entre les filles défit toute imagination, jusqu’à la gouvernante en chef ! Kumi préfère prendre parfois des distances avec ce monde, quitte à passer ses fins de soirées et week end dans sa chambre. Seule avec pour simple compagnie, sa radio et ces cd.

Toujours le dos collé contre la porte, la petite Kumi toise Teika qui lui a opté pour le bureau. Il semble faire comme chez lui et se permet de se mettre à son aise. En même temps, c’est un peu sa maison. Pour sa part, elle n’ose bouger pour le moment de peur de provoquer un bruit et d’alerter le Dragon. Si lui semble plus tranquille, ce n’est pas le cas de la brunette. Et ce n’est pas à cause de la ronde de sa Chef… Elle sent encore sa main chauffée. Celle que le Japonais à toucher quelques minutes plus tôt. Elle n’a rien dit sur le coup, car le geste était sans doute hasardeux mais elle ne comprend pas pourquoi, ça la retourne presque. Les lèvres pincées, elle tente de reprendre un peu de ses esprits tout en déviant son regard sur le bout de ses chaussures puis sur son tablier qui pendouille contre son buste. Le pauvre est tout froissé tellement elle l’a serré dans sa main. Ca lui fait penser qu’elle a du linge à récupérer à la blanchisserie … The corvée pour la demoiselle qui a horreur de repasser pour la simple et bonne raison qu’elle se repasse souvent les bouts de doigts ou qu’elle se brûle les paumes.. bref, un vrai calvaire !

Perdu dans ses pensées, le portable en mode vibreur alerte la petite Kumi qui redresse de suite sa bouille. C’est encore Teika qui a visiblement des amis. Elle l’observe. Muette. Comme quoi, ça lui arrive de ne pas débiter quinze phrases à la minute ! Elle sait se faire très discrète. Pour preuve, il semble totalement l’avoir zappé. Il se permet même de laisser un message vocal à sa maman. Comme c’est mignon ! Vu le ton qu’il emploie et les mots qu’il choisit, Teika doit être proche de sa mère. Il est où le côté arrogant et fier ? Dans les chaussures, hm ! Car ce qu’elle voit, n’est rien d’autre qu’un type bien qui rassure sa Mère pour ne pas qu’elle s’inquiète. Elle le trouve adorable sur le coup. Et sans qu’elle s’en rend compte, elle sourit. En ce qui la concerne, sa relation avec ses parents est tout aussi forte. Mais malheureusement, n’ayant pas de téléphone à la maison, elle ne peut les joindre aussi souvent qu’elle aimerait. Elle a juste un rendez vous mensuel. Dès qu’elle a sa paye quoi. C’est le seul moment où elle voit sa famille. Mais elle ne s’en plaint pas. C’est pour la bonne cause et puis, comme à chaque fois les au revoir sont douloureux, elle préfère ce genre d’arrangement.

Le mouvement du Japonais la fit sursauter légèrement. Il vient de terminer son message visiblement. Et vu son comportement presque froid, elle comprend qu’il vient de se rendre compte qu’elle est toujours là et que, par simple déduction, elle a tout entendu. Mais elle ne fait aucun commentaire. C’est sa vie privé, elle n’a pas le droit de s’en mêler. Un petit sourire doux est offert à Teika et lorsqu’il lui pose sa question, elle hausse ses sourcils puis se retient d’éclater de rire. C’est pas méchant, c’est juste qu’il est amusant dans son genre. Le château possède de vieilles pièces avec de vieux meubles, mais il reste tout de même moderne. Pour preuve, il a un fixe portable dernier cri posé sur le coin gauche du bureau. Kumi s’empresse de le pointer du doigt tout en essayant de ne pas exploser de rire.

-Ici là… sur le bureau. Et presque toutes les pièces et couloirs en possède un.

Il faut l’excuser. On va mettre ça sous le coup de flippe à cause de la vieille bique qui traîne dans les couloirs. A ce propos, Kumi se demande où elle peut bien se trouver actuellement. Lentement, elle décolle son dos de la porte et s’avance vers Teika. C’est fou comme est petite face à lui. Il la surplombe facilement d’une tête. Et encore, elle triche un peu avec ces quelques centimètres de talons. Toute menue, avec de jolis courbes, son uniforme la rend presque classe. Le noir habille bien. Elle dépose le fameux tablier sur le dossier de la chaise et reste debout, de profil au nippon. Un silence s’installe… Elle fixe droit devant elle puis baisse doucement la tête. Elle lâche un soupire et lentement, elle se tourne vers lui tout en laissant une main sur son tablier. Un sourire pincé tout en le regardant puis elle ouvre enfin sa bouche à la couleur praline.

-Comment est ta main ? Je peux… je peux la voir ? Je sais qu’il y a une trousse de secours pas très loin du bureau. Je peux aller la chercher pour te soigner.

Quoi ? Il pensait qu’elle ne l’avait pas remarqué. C’est mort. Kumi a les yeux partout. Depuis le palier elle y pense. Pourquoi a-t-elle préféré agripper son poignet au lieu de sa main tout à l’heure ? Eh oui. Elle est attentive et attentionnée, la brunette. Sans un mot de plus, elle se rapproche de lui mais laisse de quoi faire passer une personne entre eux. Elle n’a pas oublié son désir de ne pas être trop proche de quelqu’un. Alors elle obéit, même en étant plus en service. Doucement, elle lève son bras et sa main vient saisir en douceur le poignet dont la main est abimée. Elle la retourne, toujours avec la même précaution pour ne pas lui faire mal. Puis, les yeux légèrement plissés, elle inspecte la paume légèrement brûlée par la lanière de son sac pourri. C’est pas joli joli, mais ce n’est pas non plus la cata’. Elle se pince les lèvres et grimace légèrement. Le bout de son index libre vient légèrement efflorer la plaie pourvoir s’il réagit. Le but est de bien cibler la douleur… Quoiqu’il doit douiller. Elle lâche un soupire en gardant le revers de sa main sur sa propre paume et elle relève les yeux pour braquer son regard dans le sien.

-Tu aurais du me le dire que ta main était bien meurtrie. Il faut désinfecter tout ça avant d’avoir des cloques. Malheureusement, je ne peux faire que ça. Mais d’ici quelques jours et en prenant soin de toi, ça devrait disparaitre et être moins douloureux.

Elle le lâche en douceur et recule, prête à prendre la direction de la porte pour rejoindre le petit cagibi, à deux pièces du bureau. Elle ne peut pas le laisser comme ça.

Invité

Pour l'avoir totalement zappé il l'avait vraiment zappé !! Pas assez concentré, le bonhomme... encore l'aura de la jeune fille qui lui jouait des tours ? Non cette excuse ne pouvait pas toujours être valable. Disons que le hasard faisait qu'en ce jour précis, il n'arrivait pas très bien à se contrôler – toutes ces improvisations depuis son arrivé jouait contre lui – alors au final il ne savait plus trop comment gérer la chose, et Kumi était témoin de ses changements soudain d'émotions. Ca allait mal se finir tout ça, il le sentait... Vue comment s'était parti, les gaffes de sa propre personne n'allaient qu'augmenter avec le temps. Deux solutions se présentaient à lui ; celle d'y céder et de la laisser entrer dans son cercle, et donc, de la laisser voir son vrai visage. Ou bien de jouer à fond le jeu, mais maintenant qu'elle se posait – très certainement – des questions, ça allait être plus dur pour lui d'être crédible, mais Teika n'était pas du genre à abandonner ; se défiant lui-même de toute manière !

[Note perso de Savadi : Je sais pas si t'as remarqué, mais mon perso prend toujours une décision mais ne la tient jamais XD Au final il fait toujours le contraire... Mouahaha il se surestime trop !]

Bon, le chanteur aurait bien épargné cette petite scène pas franchement en accord avec ce qu'il était censé être. En effet, où était passé le côté arrogant et fier ?? Hmm impossible de faire semblant lorsqu'il s'agissait de sa mère ; son point faible étant bien là ! La question toute aussi stupide n'affirma que ce côté angoissé de sa personne qui se disait gagner en condition alors qu'en fait, il s'enfonçait encore un peu plus et tout seul. Ce doigt pointé vers cet appareil qui se disait justement être un moyen de télécommunication moderne le fit légèrement grimacer - mais vraiment légèrement – car le visage en mode ''indifférent'' reprit du service et dans une volonté sans pareille. Qu'importe ce qu'elle pouvait dire ou faire, il ne craquerait plus, c'était décidé. Où allez le monde, mais surtout, où allait-il s'il cédait déjà à une inconnue qui en plus de ça, venait d'un monde opposé au sien... Ca ne lui ressemblait pas tout ça, et ça ne lui plaisait pas non plus, car pour l'heure, il avait vraiment l'impression de se sentir nul et idiot.

Il garda alors le silence, tourna la tête à sens opposé de l'appareil comme pour nier l'évidence, et donc, renier la jeune fille et la remarque qu'elle s'était permit d'inclure. Teika ne disait rien, ses yeux impassibles fixant uniquement un point imaginaire, il pensa lourdement en lui que c'était la meilleure des choses à faire, et sans plus bouger, resta ainsi jusqu'à ce que la demoiselle ne lui arrive à sa hauteur. Le ventre serré, et reporta lentement son visage vers celui de la domestique qui se tenait droite, et de profil jusqu'à ce qu'elle ne le regarde à son tour, l'air hésitante mais déterminée à la fois. Elle lui demandait comment allait sa main ?? Ca alors... elle avait des yeux partout ? Ou alors était-ce encore une erreur de sa part ? Il avait trop montré son mal, plus tôt ?... Dans tous les cas, ce n'était pas bon pour lui, et d'un air qui se disait presque hostile, le nippon s'apprêta à lever cette fameuse main en l'air comme pour appuyer sa protestation, mais Kumi étant plus rapide, lui coupa cet élan féroce en levant son bras avant lui – pas dans la même intention, il fallait dire – ce qui l'arrêta net à le rendre immobile ! Lui qui voulait se montrer intimidant par les gestes, il venait de se faire tout bonnement recaler par une main pleine de douceur qui ne cherchait qu'à lui venir en aide... Tombé de haut, par ce geste qui se disait contraire à ce qu'il s'apprêtait à la base à faire, Teika se laissa inspecter par la nippone, les yeux écarquillés mais curieux à la fois. Vraiment, il devait avoir un problème avec cette fille, car juste à l'instant, il venait encore de briser sa propre glace en réagissant ainsi... Non il ne devait pas, il ne devait pas ; petite conscience qui reprenait du service. Teika ferma alors les yeux, comme pour se concentrer et éviter de regarder cette jeune femme qui se montrait adorable avec lui. A fermer ses paupières de cette manière et à la même seconde où elle efflorait la plaie de son index, l'on pouvait croire qu'il se retenait d'hurler de douleur, ce qui n'était pourtant pas le cas !! Ca picotait un peu, mais il survivrait, ça c'était certain... Pour l'heure, éviter ce minois attendrissant pour ne pas craquer était la seule solution pour ce jeune homme ! Il aurait aimé protester mais les mots ne sortaient, tout simplement parce que c'était contraire à son envie à lui. Tant pis, s'il ne pouvait pas assurer avec les mots et les gestes, l'indifférence était le meilleur des mépris. Borné le Teika... Mais fallait le comprendre. Ce genre de ''chose'' ne lui était jamais arrivé une seule fois, et dès la première rencontre. Il ne lui voulait pas céder aussi facilement et lâchement... Orgueil et principe de ce cher chanteur mal aimé.

Par chance, elle le lâcha en douceur après avoir dicté ses intentions sur le fait de vouloir le soigner. Si elle ne l'avait pas fait, il aurait tout bonnement dégagé sa main, car ce mal être en lui ne faisait que prendre en volume et il avait l'impression qu'il allait exploser d'une minute à l'autre. Son coeur s'était accéléré tout aussi ; l'émotion qui le bouleversé de partout. Il se tourna vers la fenêtre, et donc tourna le dos à la jeune fille, levant son bras en l'air pour déposer un coude contre le carreau et son front contre cette fameuse main. D'une froideur recherchée il prit la parole avec un léger grain irrité :

- Mêle-toi de ce qui te regarde. Je ne t'ai rien demandé... N'oublie pas que tu n'es qu'une... domestique. A ça il lui refit face et haussa ses épaules, l'air blasé, avant d'ajouter : Je sais que l'autorité n'est pas ton fort, mais je pense t'avoir interdit de me toucher, alors à l'avenir, tâche de te l'enfoncer une bonne fois pour toute dans le crâne.

Ses propres mots étaient comme une déchirure pour lui. Il sentait tout l'intérieur en lui se serrer, un mal inexplicable et qu'il préférer ignorer, en tout cas sur le coup. C'était ce qu'il cherchait ; être détesté ? En tout cas il ne voulait pas être proche d'elle... Non c'était le contraire en fait, il voulait vraiment la serrer dans ses bras maintenant qu'il venait de la rejeter ! Mais cette autre partie de lui en désaccord avec son vrai lui faisait qu'il ne savait vraiment plus où en venir, et donc, la seule chose dont il était ''raisonnablement'' capable de faire était de la repousser de cette manière. Il saurait mieux gérer la chose plus tard, une fois qu'il aura tout mis au clair dans son esprit. Et oui, on passait du Teika rieur au Teika impitoyable, de quoi difficilement le cerner. Il ne se comprenait pas lui même à vrai dire. C'était la première fois que ça lui arrivait. Qu'il perdait autant le contrôle...

Inutile de rester sur place à présent, il était fermement décidé à retrouver l'autre bique et à remonter ce fichu sac avec cette main... déjà mal en point ! Punition qu'il s'auto-infligeait, en quelque sorte. Il allait souffrir en silence, et personne n'en saurait jamais rien. Crétin de Teika, idiot de chanteur ! Il commençait fort pour une arrivée dans son nouveau chez lui... Sans un mot ou un regard de plus, il passa à côté d'elle et la bouscula presque, sans chercher à réellement le vouloir – disons qu'il avait mal évalué la distance – et prit cette porte qu'il referma derrière lui, en oubliant par la même occasion son écharpe, quand ce n'était pas son tiercé...

[Pour ma part j'ai fini, et je suis désolé pour cette fin de topic ! Je le hais !! XD Mais je ne pouvais pas faire autrement... Personnalité en jeu oblige :/]

» Saya Masakado { FINISH !
» Yashuo Hata |finish |