M.Aimable reprend du service (Pv) END

Journée pourri ! Voilà...pour tout résumé comment se présentait cette journée !
Déjà, il ne pleuvait pas, ensuite Miyuki s'était réveillée avec un mal de crâne digne d'un lendemain en boite de nuit avec une consommation d'alcool illimité, et pour finir elle devait passer le balai. Est ce que les gens du palais ou même la famille impériale se rendaient compte à quel point leurs balais étaient des plus nuls : ils étaient trop petits, du moins pour Miyuki. Elle passa donc sa matinée le dos à moitié plié, se permettant de s'étirer quelques instants malgré le rythme endiablé auquel vivaient tous les gens ici. Arrivée dans le salon, elle repéra tout de suite une magnifique composition florale qui trônait au milieu de la table basse. Un mélange de couleur et de différentes fleurs : des chrysanthèmes et des roses. Drôle de mélange mais tout de même intéressant...Ayant quelques vagues connaissances sur la signification des fleurs dans les pays étrangers, elle associa les roses à l'amour comme les occidentaux le faisaient, moins que les japonais en tout cas. Elle tourna la tête et avachit sur un canapé se trouvait un membre de la famille royale. Il avait le profil idéal d'un gosse de riche. Miyuki soupira : il ne manquait plus qu'il fasse un caprice...mais il semblait trop inspiré par ce qu'il faisait. La curiosité de Miyuki fut piqué au vif.
Tout en se proposant parmi ces deux collègues pour aller nettoyer la partie de la pièce se situant derrière le jeune homme, Miyuki en profita pour fouiner un peu. Elle regarda un instant par dessus l'épaule de...sa majesté ? avant qu'il ne froisse la feuille. Frustrée, elle partit dans l'autre direction en prenant au passage une petite boule de papier tandis que tout le monde paraissait occupé à autre chose.

Soudain une des femmes de ménage s'excusa. Miyuki se retourna, effectivement elles avaient besoin de passer le balai un peu partout. Le jeune homme semblait se rendre compte de leur présence, comme si elles sortaient de la planète Mars. Tellement prit et passionné par ce qu'il faisait, il n'avait pas du les voir. Avec sa réaction, comme de quelqu'un qui s'éveille, il parut plutôt sympathique à Miyuki cependant c'était avant qu'il n'envoie balader sa collègue, qu'il lui donne des ordres et pour finir qu'il se remette à travailler. Rectification de Miyuki : non, il n'est pas gentil ! Elle regarda alors la jeune femme s'exécutait en silence. Elle n'y croyait pas...bon, d'accord, elle voulait bien croire que les domestiques étaient séparés de la famille royale, ce qui était normal mais de là à les traiter comme ça ? Un bouffé de colère s'empara d'elle et elle lança la boule de papier qui ne manqua pas sa cible : en plein sur le front et surement un peu sur le nez d'un membre important du palais.

Qu'est ce que j'ai fait ? Qu'est ce que j'ai fait ? Qu'est ce que j'ai fait ? Miyuki se répétait cette phrase, elle avait quand même eu la présence d'esprit de se retourner comme l'était les autres et de faire un semblant de ménage sur un magnifique, et béni du ciel, buffet. Cependant si elle avait été seule, elle se serait surement frapper la tête dans ce buffet avant de hurler de douleur et de se plaindre toute la journée. Pourvu qu'il n'est rien vu ! Sinon elle perdrait sans aucun doute son travail...

Découverte ! Non...plutôt dénoncée...par ses propres collègues. Elle avait une irrésistible envie de les tuer mais elle pourrait se faire mal et elle n'avait pas particulièrement envie d'avoir du sang sur les mains. En tout cas, elle se sentait comme abandonnée dans un trou noir sans fond appellé solitude, plus encore quand il demanda aux autres de les laisser seuls. Alors qu'il s'avançait vers elle, Miyuki ne le regardait pas, préférant observer la porte se refermer : sa seule et unique porte de sortie. Qu'est ce qu'il allait lui faire ? La frapper ? La tuer puis la cacher dans les sous-sols ? Soudain cette idée complètement farfelue commença à faire rire Miyuki, mais d'un rire jaune et plutôt nerveux. Elle se retint de laisser cours à ses pensées et s'obligea à penser à autre chose comme par exemple se concentrer sur ce qu'il était en train de lui dire ou plutôt de lui demander d'après son expression. Son nom ? Devait-elle réellement le lui dire ? Il pouvait toujours lui avoir mentit et lui demander son nom pour pouvoir tout dire à Kazua-san...oh, le savon qu'elle allait se prendre ! Il lui écrasa la boulette de papier sur le front, elle se le frotta dès qu'elle tomba à terre en fronçant les soucils. Au final, elle n'avait vraiment pas envie de lui avouer qui elle était. Elle le regarda droit dans les yeux et...lui mentit.

- Bonjour, je m'appelle M...Miki K...Kaya...sawa. Je suis désolée...elle...m'a échappé des mains...? Et elle était dans mes mains parce que...je rangeais et je devais nettoyer...ce qui trainait.

Plus d'une minute pour sortir tout ça, elle n'était décidement pas une grande menteuse mais bon, il valait mieux tenter le coup plutôt que ne rien faire. Sans attendre, de réponses ou de réactions particulières, elle s'inclina vers lui et commença à partir...

Une tête pour aimant à papier ? Miyuki se retint de rire, face à l'image qui lui venait à l'esprit : dans la rue, sa tête devait attirer tous les journaux. Malgré la grande maitrise de son rire, elle ne put réellement le cacher et espéra encore une fois qu'il n'ait rien vu. Le pire c'était peut-être qu'il était en train de lui passer un savon et que la seule chose à laquelle, elle arrivait à penser c'était sa tête entourée genre momie par du papier journal et pourquoi pas du papier toilette ? Elle eut deux fois plus de mal à retenir son rire, ses joues prirent une tenture rosées et une larme coula sur sa joue. Mon dieu, qu'elle avait envie de rire...Il lui avait attrapé le poignet, ça aurait dut calmer son rire mais elle n'y pouvais rien...Il l'invita ensuite, non...il lui ordonna de continuer à ranger seule la pièce. Tandis qu'il allait fermer la fenêtre, elle fut tenté d'aller ramasser les boulettes par terre et de les lire, mais elle se retint. Son fou rire ayant soudainement passé avec l'ordre du jeune homme. Alors qu'il revenait vers le canapé, il jeta une nouvelle feuille au sol. Miyuki se baissa et ramassa toutes les boules de papier, elle se mit à les ouvrir une par une et à lire. C'était plutôt bien, du moins c'est ce qu'elle pensait même si au final, lui, il les trouvait mauvaise si elle en croyait tout ce qui se trouvait par terre. Ayant peur qu'il lui repasse un savon, elle se mit dans son dos pour lire tranquille. Tandis qu'elle n'époussetait distraitement un meuble. Hors d'elle, alors qu'il jetait de si belles paroles, elle ne put que lui dire le fond de sa pensée.

- Complètement stupide...

Elle avait envie de laisser sa phrase en suspend, mais il aurait put la prendre très mal et ce n'était pas le but.

- ...de les jeter.

Après coup, elle pensa qu'elle n'aurait rien du dire, elle aurait pu les garder. Mais elle le pouvait encore. Elle bourra le tout dans ses poches, ayant pris du poids sur les haches avec ses énormes poches.

Miyuki avait sursauté en sentant sa voix si près de son oreille. Elle se retourna vers lui et vit qu'il était près, trop près. Elle fit quelques pas sur le côté. Ce qu'elle allait faire de ces papiers ? Sa mère lui avait toujours dit que la curiosité était un mauvais défaut mais elle ne l'avait jamais cru...aujourd'hui ça serait la même chose. Même si elle préférait cacher qu'elle était curieuse, il pourrait alors se moquer d'elle ou la renvoyer.

- Ça ne vous regarde pas ! De toutes façons, ils allaient partir à la poubelle et tout le monde sait que les poubelles sont publiques. On peut donc y prendre ce qu'on veut sans avoir à se justifier. Mais comme je pense que vous êtes plus ou moins attaché à vos écrits, je vous dirais ce que je compte en faire, si vous me dites qui vous êtes et qu'est ce que vous, vous comptiez en faire avant qu'ils finissent au sol...

Effectivement Miyuki ne voyait toujours pas qui il était. Certes son visage lui disait quelque chose mais c'était encore très flou. Il était quelqu'un de connu mais elle ne savait pas dire d'où. Bien sûr, il était de la famille impériale mais il y avait autre chose. Le piano ouvert lui faisait penser qu'il était musicien, peut-être parolier mais rien n'était encore sûr.

- Alors ?

D'un côté, Miyuki était tellement poussée par la curiosité qu'elle voulait absolument savoir qu'est ce qu'il allait en faire. S'il ne répondait pas à ces questions parce qu'il se fichait de ce qu'il avait écrit, elle n'aurait jamais sa réponse. Elle décida de jouer franc jeu, c'était plus simple.

- Répondez juste à mes questions, s'il vous plait.

Elle lui sourit, comme si son sourire pouvait faire tomber une muraille. Alors qu'elle essayait de regarder ailleurs, elle vit quelque chose qui la fit partir au quart de tour : des chrysanthèmes blanches et des petites fleurs violettes. Quel manque de goût ! Le blanc exprimant la vérité et le violet le mensonge n'allant pas le moins du monde ensemble. De plus, les fleurs violettes que Miyuki n'avait jamais vu avant étaient en train de faner. Elle ne le regardait plus du tout, elle fixait le bouquet mais s'obligea à débloquer son regard et de revenir au musicien toujours inconnu d'elle.

Quel mauvais caractère ? Ne pouvait-il pas simplement lui dire son nom ? Elle aurait aussi pu simplement le lui demander mais...elle avait ressentit le besoin de le taquiner. Cependant a peine avait il évoqué le fait de jeter les fleurs que Miyuki s'étaient jetté sur elles. Elle avait retiré les fleurs violettes et les avait déposé dans une poubelle. Elle avait remit de l'ordre dans les chrysanthèmes blanches et elle s'était approchée du piano pendant qu'il lui avait posé cette question quelque peu insultante si on y pensait bien. Est ce qu'elle aimait ce qui était inutil ? Elle ne s'était jamais posé la question. Elle posa les fleurs par terre, pas très loin d'elle.

- On ne peut déçamment pas mettre du violet et du blanc ensemble. Dans vos chansons, mèlez-vous vérités et mensonges ?

Elle le poussa légèrement du siège du piano, pour pouvoir passer devant lui et elle joua les seules notes qu'elle connaissait, un genre d'au clair de la lune mais en japonais. Elle le regarda, prête à présent à lui répondre correctement après cette courte réflexion.

- La mélodie que vous avez joué est peut-être inutile à vos yeux mais pas aux miens. Si vous avez apprécie votre musique à l'instant, alors je n'aime pas que les choses inutiles. Et puis c'est normal d'aimer les choses inutiles pour une fille et je suis une fille, donc c'est normal. Et puis, nous avons différentes façons de penser l'inutile et l'utile. J'ai aimé ce que vous avez fait...Pourquoi vous vous torturez l'esprit sur des feuilles en papier alors que vous avez un piano, des sensations et...des sentiments.

Tout en disant cela, elle se retourna vers lui, posa son doigt son torse à l'endroit du coeur. Mettant soudain ses doigts en forme de revolver, elle mina quelqu'un qui remonte une détente avec son pouce.

- Bang...

Un silence.

- Tout le monde a des sentiments même ceux qui veulent paraitre ne pas en avoir ou qui paraissent avoir un mauvais caractère.

Elle lui sourit, moqueuse.

- Pour moi, le coeur de l'homme est bon par nature...Pour les paroles, pourquoi juste n'essayez vous pas de ne pas réfléchir et d'écrire par rapport à vos sentiments, votre ressentit. Vous avez une vie sublime, vous vivez dans un palais, vous avez forcément des trucs à dire...Ah, mais j'oubliais : je parle trop...

Elle se tut et repartit nettoyer le reste de la pièce.

[C'est quoi cette musique !!! Je la veux T_T Elle est trop belle !! En plus, elle me dit quelque chose...-_-]

Miyuki, qui était repartit à nettoyer le piano poussé par le pianiste, s'était soudain arrêté au son des premières notes. Cela lui rappelait des moments de son enfance, notamment lorsqu'elle avait vu son père partir de la maison en leur disant qu'il ne reviendrait pas, elle était encore petite à l'époque et pourtant elle avait surmonté ça et la douceur dans cette musique lui rappelait les bras de sa mère lorsqu'elle pleurait pour revoir ce père qui était délibérément partit. Douceur et mélancolie...La musique s'arrêta trop tôt au goût de Miyuki, qui sans le vouloir et sans s'en rendre réellement compte pleurait, droite comme un i près du piano tenant désespérément son chiffon qu'elle utilisa pour essuyer ses larmes. La musique s'arrêta et pleurant encore des souvenirs de son père qui lui revenait à l'esprit, elle s'approcha et en bredouillant, demanda :

- V...vous...pouvez me l'apprendre, s'il vous plait ? Ou la jouer encore ?

Effectivement Miyuki voulait encore l'entendre, se souvenir un peu plus même si tout était douloureux car c'était ce qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui et elle ne devait pas le renier. Ne voulant pas vraiment le déranger, elle s'assit vers lui, près des pédales du grand piano, plus proche du son. Elle avait l'impression d'écouter la musique d'une boite à musique où une ballerine danserait quand elle l'ouvrirait. Cependant ici, c'était son cœur qui était ouvert avec tous ces souvenirs mais peut-être aussi le sien. Elle le regarda.

- Pourquoi avez vous fait cette musique ? Qu'est ce qu'elle veut dire pour vous ?

Miyuki le regarda commencer à partir. C'était dommage, elle voulait encore écouter la mélodie...Elle s'assit au piano, chercha quelques notes sur le piano et enfin, les trouva. Elle joua les notes qu'elle avait retenu cependant la mélodie ne ressemblait plus à rien : il n'y avait plus de tempo, plus de rythme, plus rien...Miyuki soupira : c'était tellement dommage qu'elle ne sache pas jouer du piano mais surtout elle ne savait pas quoi répondre au pianiste ou plutôt elle savait quoi lui dire mais ça n'allait pas lui faire plaisir.

- Effectivement il n'y a pas marqué "libre-service", c'est écrit "malheureux".

Miyuki avait l'impression qu'il était malheureux. Rien que pour avoir composé cette chanson déjà...Et puis il s'était mis à pleurer, on a beau vouloir cacher des larmes à Miyuki, elle les voit toujours. Il était quelqu'un de bien, elle en était persuadé, cependant il se donnait de la contenance en jouant les "yosh, yosh, dégage de mon chemin, c'est moi le plus fort, tu n'es qu'une domestique", ce qui lui donnait un mauvais caractère. Elle le rattrapa, le tira violemment par la main et le fit asseoir sur le canapé : elle ne pouvait pas laisser THE âme en peine partir comme ça. Elle prit place sur la table basse.

- Je ne fais pas ça pour tout le monde. Tout ce que vous direz ici, ne sortira pas de cette pièce...

Elle ressemblait à un policier qui était en train d'interpeller un suspect et de lui déclarer ses droits. Une petite explication s'imposait.

- Vous êtes bizarre. J'ai l'impression que vous êtes maso : vous semblez malheureux et vous ne faites rien pour changer. Si vous n'arrivez pas à écrire les paroles pour cette mélodie, rien d'étonnant. Vous avez l'air perdu : du coup, vous devenez agressif sans aucune raison. Vous devriez en parler avec des gens autour de vous...Si vous voulez en parler je suis là. Mais il se peut aussi que je me trompe même si j'en doute fort. Alors voulez vous parler ou rester malheureux et coincer avec vos mots ?

Miyuki avait la ferme impression que son malheureux le bloquait complètement.

Miyuki voyait bien que tout ce qu'elle disait avait tout de même une incidence sur le jeune homme. Au plus, il se bornait à dire qu'il n'avait rien, ou à jouer les crétins, au plus il paraissait malheureux. Ne se rendait-il pas compte lui même que cela se voyait ? Cependant il recommençait à partir, elle l'arrêta alors qu'il partait. Elle fouilla dans une de ces poches et en tira un trèfles à quatre feuilles enfermé dans une petite poche en plastique. Elle le posa sur l'épaule du jeune malheureux mais comme il ne faisait aucun geste pour s'en saisir Miyuki lui prit la main et le posa à l'intérieur.

- C'est un trèfle à quatre feuilles, ça porte chance. J'espère que vous pourrez finir cette chanson...elle mérite d'être finie. Merci, elle m'a rappelé de bons souvenirs...

Il devrait essayer d'être moins têtu et d'accepter ce qu'on lui dit. Voilà ce que pensait de lui Miyuki. Il ne lui faisait pas pitié mais tout de même de la peine. Elle remit en place une mèche rebelle dans les cheveux du pianiste et justifia son geste en souriant d'un :

- C'est mon boulot de remettre les choses en place...

Cependant il lui restait une chose à savoir avant qu'il s'en aille : quel était son nom. Effectivement, il avait détourné toutes les questions que lui avait posé Miyuki, ce qui avait énervée la jeune domestique.

- Avant que vous ne partiez, je suis désolée, je suis dérangeante, c'est une habitude chez moi...et...je ne sais toujours pas votre nom...?

Comme il avait la main sur la poignet de la porte, Miyuki faisait barrage avec son corps et maintenait la porte fermée, déterminée à avoir au moins une réponse à cette question.