Bouh ~Hiroto

I l était une fois, dans un pensionnat entretenue à la perfection, bondée de Ladys modèles ou récalcitrantes, une jeune femme éternelle qui n'avait que faire de son horloge interne. C'est en pleine matinée que la jeune Sayuri' se faufilait dans les couloirs, hors des dortoirs des orphelins.

Il était une fois, minuit trente et une.

Elle voulait bien se faire comprendre, elle était une jeune incomprise. Aussi, en ce soir somptueusement glacial et sombre, la joyeuse et macabre Sayu' revêtit son plus beau manteau à capuche. Elle n'en pouvait plus d'attendre, 97 jours avant ce soir du 31 octobre. Elle avait promis à une amie de fêter cette fête avec elle, car en ce soir là, elle retrouverait certainement son visage d'antan. Les esprits reviennent parmis nous, à All Hallow's Eve.. Mais pour le moment, on était en août. Les feuilles étaient vertes et scotchées à leur branche, il faisait 30° dehors, et elle n'était pas si surexcité. Pour s'en donner l'illusion, elle revêtit donc son plus beau manteau, le sien, celui qui lui allait le mieux. Sa toge semblable à celle d’une faucheuse, notant au passage qui lui manquait plus que sa faux pour y croire qu’elle en était une. Too bad. Elle avait mis son capuchon, fière comme une gosse déguisée. Et elle se frayait un chemin entre les portes, les rues, en faisant résonner ses pas. Sinistre, tremblez.

Elle trouva dans son délire une porte close, différente des autres portes closes. Pourquoi celle-ci, particulièrement ? Composé du même bois, coloré de la même façon, avec les mêmes charnières, la même poignée, elle choisit celle ci plus qu'une autre. Elle se trouvait devant la maison d'Hiroto, son cousin, et bon sang, il fallait choisir un jour pour venir c'est tout. Alors maintenant, sur à peu près une bonne vingtaine de jours vide, elle choisit celui là, le seule et unique qui se trouvait déjà libre. Elle sonna puis poussa la porte délicatement, laissant grincer les gonds pour garder cet aspect ridiculement terrifiant. Elle s'amusait, voilà tout. Et dans cette salle, voilà qu'une femme changeait la donne.

- Fais chier,

murmura-t-elle, après un sursaut d'un mètre en arrière. La terrifiante enfant des Tajima s'était fait avoir par son cousin, planté là dans cette maison. Elle qui voulait se la jouer m'as-tu vu, je fais bouh, alors hurle de terreur, elle venait de se faire foutre les jetons par Hiro' à priori inoffensif. Pas si vite, petite, reviens sur tes dires. Elle ne le savait pas buveur de sang ni vampire, quoique c'est la même chose, mais elle ne s'attendait pas à passer un bon quart d'heure avec cet homme. Cynique, elle eut une petite moue avec ses lèvres, comme blasée et désintéressée. Elle aurait voulu contredire une fois de plus les principes de bienséance en claquant, nonchalamment, un "Pas enchantée", mais elle ne voulait pas paraître asociale non plus. Elle ne l'était pas, elle voulait juste faire le contraire de tout. Quoi de plus normal, quand on est normal, de vouloir un jour se sentir différent ?

Idiotement, elle avança les mains en avant, les doigts crispés en forme de griffes, comme dans la chorégraphie de Thriller, et elle annonce, théâtralement un simple ;

- Bouh.

Laissant ses bras retomber le long de son corps, comme exaspérée, elle lève les yeux au ciel et rejoins à petit pas une table non loin de sa jeune nièce pour s'y assoir. Encore une démonstration idiote de la différence, alors qu'il y a des chaises, elle prend la table. Elle croisa les bras, et sourit gentiment.

- Pas couché ?

» Hiroto Nakamaru.
» Une simple visite [PV Hiroto Nakamaru]