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 Pourquoi un titre ? (Pv)

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MessageSujet: Pourquoi un titre ? (Pv)   Pourquoi un titre ? (Pv) EmptyMar 14 Oct - 21:39

A peine installé dans sa nouvelle demeure qu'il doit déjà reprendre les cours... Oui oui, ce genre de cours ! L'Histoire du pays, les équations, les kanjis,... enfin, tout ce qu'il avait déjà connu dans son adolescence au collège et au lycée ! Il n'était pas un paresseux de nature, au contraire, il avait toujours désiré faire de longues études. Mais dans le passé, il ne pensait pas se retrouver ensevelit sous une tonne de richesse qui venait non seulement de son beau-père, mais aussi de sa carrière de chanteur ! Entre ceux qui ne savaient plus quoi faire de tout leurs argents, et ceux qui ne désiraient ne serais-ce un yen dans la rue... La société était bizarre et surtout très injuste. Teika savait pertinemment qu'il n'aurait jamais eut le beurre et l'argent du beurre s'il avait gardé le nom qu'il portait autrefois – Akimoto – encore à ce jour. Immaginer qu'il aurait pû être tout le contraire de ce qu'il était aujourd'hui le rendait tout étrange. Enfin, ce qui était fait était fait, et à l'époque il ne pouvait rien y faire du tout ; ça lui tombait dessus comme ça. Il n'allait pas s'en plaindre, évidemment, mais il n'en profitait pas pour autant.

Tout ça pour dire qu'il s'était rendu au premier étage du château pour y débuter son premier cours, direction la bibliothèque. Se devait être là, l'endroit le plus approprié pour étudier ; le plus calme notamment. Teika n'avait pas encore eut le temps de visiter toute la demeure. Tout était si grand de toute manière qu'il lui faudrait 1 semaine au moins pour tout découvrir, sans plus se perdre, ce qui était encore autre chose !! Heureusement que les domestiques se croisaient au mètre carré – enfin, j'exagère un peu là – enfin, il ne pouvait jamais réellement se perdre car il y avait toujours une personne bienveillante pour lui dicter le chemin.

9 heure du matin, bouquins entre les bras, lunettes sur le nez, Teika s'installait à présent sur une des tables de la pièce, le seul s'étant levé pour travailler en ce mercredi, il fallait croire. Il inspecta brièvement autour de lui, étant sa première fois par ici, et probablement pas sa dernière !! Petit coup d'oeil à sa montre ; il était bien à l'avance de 5 minutes. Toujours mieux pour faire meilleure impression, d'autant plus qu'il n'avait aucune idée du visage de son enseignant. Un vieux schnock tout barbant ou une mégère très à cheval sur les principes avec un bâton entre les mains ? o.O Hum... il avait encore en tête l'épisode de la gouvernante en chef du palais ! Espérons juste que cette dame là soit plus commode, disons... plus ''mignonne''. Teika n'aimait pas jouer les focus à la base, alors si en plus s'était pendant les heures d'études...


-- BzzZZbZZzz --

Haan ! Son portable qui faisait des siennes >.< Qui pouvait bien l'appeler à cette heure de la journée ? Généralement ça dormait encore, enfin en comptant surtout les jeunes... Mais bon, Teika n'avait pas vraiment d'amis alors bon, ça ne pouvait être qu'une seule personne ; sa mère.

- Elle s'est encore trompée sur l'écriture de ce kanji...

Et souriant bêtement, il se mit à pianoter les touches de son mobile, toujours cet air un peu idiot lorsqu'il s'agissait de sa chère maman ! Elle était tout pour lui, alors bon, il cassait très vite son image de dur pour celui d'un fils aimant...
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Sachiko Soejima

Sachiko Soejima


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MessageSujet: Re: Pourquoi un titre ? (Pv)   Pourquoi un titre ? (Pv) EmptyMer 15 Oct - 9:09

Soejima Sachiko était sans peur et sans reproche. Elle avançait dans la vie, armée d’une démarche assurée et d’une détermination, qui transparaissait jusque dans ses yeux. A son approche, on ne cernait jamais tout à fait le personnage, mais quelque chose d’insaisissable dans sa physionomie, dans son maintien peut-être, intimait à ceux sur son passage de se tenir à carreau. Car son allure générale trahissait que la donzelle se trouvait hissée sur des certitudes inébranlables, et qu’elle n’en descendrait que becs et ongles sortis.

Soejima Sachiko ne doutait point. Ou du moins, se plaisait-elle à le croire et à se le répéter dans ses moments de faibles. Dans ses moments comparables à celui qu’elle traversait ce matin-là, alors qu’elle esquissait ses premiers pas au sein du premier palais impérial. Trois livres sous le bas, un paire de lunettes sur le nez, la jeune fille venait d’achever sa traversée de la cour et amorçait sa montée jusqu’au premier étage. Et quoique son visage affectât une moue impassible, la raideur de ses mouvements trahissait une certaine appréhension. Appréhension légère, puisque Sachiko se savait parfaitement de la hauteur de la tâche qui lui était confiée ; mais appréhension toutefois présente, car cette situation lui semblait des plus étranges, des plus imprévisibles surtout. Après tout, qui eût pu prévoir qu’en envoyant un dossier à un lycée lambda, lieu, par définition, banal et sans originalité, la adolescente d’une quinzaine d’années, une enfant presque se retrouverait à enseigner dans les hautes sphères nippones ? Certainement pas, papa Soejima, l’homme d’affait cupide et rapace par excellence, qui avait littéralement sauté de joie en apprenant la nouvelle et se délectant par avance de tout le prestige qu’une telle charge assignée à sa progéniture lui apportait ; mais pas, non plus, la principale intéressée, et ce malgré son QI qui dépassait les 180.

« Ano…Vous appartenez à la classe de l’école primaire qui est en train de visiter le plais ? Vous avez perdu le groupe ? »

Tirée de ses pensées par une voix chevrotante, Sachiko tourna les yeux vers la source de ces paroles, qu’elle identifia promptement comme l’un des innombrables membres du personnel. Et prenant conscience du sens de celle-ci, elle se força à reprendre contenance. Car un génie sans peur et sans reproche ne pouvait pas laisser l’impression d’une gamine désorientée et paumée.

Haussant les épaules sans se donner la peine de répondre, fidèle à sa politesse mythique, la demoiselle tourna les talons et pressa le pas vers la bibliothèque, se rappelant avec précision des indications de lieu qui lui avaient données au préalable, dans un courrier officiel. Courrier qui précisait d’ailleurs que le premier cours que dispenserait Sachiko serait à un dénommé Masahito Teika. Soupir. La perspective que constituait l’heure qui allait suivre n’enchantait guère notre petit génie.

Un chanteur de variété, blond décoloré et susurrant des chansons vides de sens à un public de midinettes en délire ; il avait suffi d’un ordinateur, de quelques serveurs piratés et d’une poignée de clics, la nuit dernière, pour débusquer l’identité exacte de son futur interlocuteur. Et les résultats avaient été des plus probants : en parcourant à peine dix fan-sites, Sachiko était parvenue à apprendre la date de naissance de celui-ci, son signe astrologique, sa couleur préféré, son plat favoris et mille autres futilités que les fans les plus enragées se plaisaient à glaner avec hystérie. Sans même chercher outre mesure ce qu’il y avait derrière cette fascination exercée sur des miliers de lycéennes en furie, comme les chansons qui l’avait pu faire naître, la petite Soejima s’était fait une idée du gus : un petit imbécile arrogant et superficiel qui, grâce à son Pôpa chéri et riche, avait joué les artistes de pacotille avant que le public ne se rendît compte du vide intersidéral des textes qu’il fredonnait.

Réprimant un nouveau soupir, Sachiko poussa la porte de la bibliothèque, devant laquelle elle s’était arrêtée pour remettre en ordre ces pensées et entra. Le repérage de sa cible ne fut pas ardu : dans une bibliothèque, on trouvait plutôt aisément un « mauvais chanteur commercial » - comme l’avait si affectueusement surnommé les médias. Assis à une table un peu plus loin, il était là, conforme aux photos que Sachiko en avait trouvé – le blond platine en moins et un sourire risiblement niais en plus.

« Masahito-san, je vous laisse trois secondes. La première pour éteindre votre portable, la seconde pour vous remettre du choc d’avoir à répondre à votre fan-club, dans une heure seulement et la troisième pour commencer le cours. »

Et sur ces bons mots pleins de tendresse et de douceur, la jeune fille prit à son tour trois seconds pour rejoindre celui qui serait son élève, s’asseoir en face de lui et poser d’un geste sec ses livres sur la table. Puis, sans payer le respect qu’elle devait à un aîné/membre de la famille impériale/tout membre de l’espèce humaine (rayez la mention inutile), Sachiko tira une liasse d’une cinquantaine de feuilles de son sac et la glissa devant Teika. Enfin, avec ce geste en seule guise de préambule, elle annonça sur un ton dont la courtoisie n’était flagrante que dans le vouvoiement qu’elle employait :

« Vous commencerez par passer ce test, pour que je mesure l’étendue du travail à accomplir. Il porte sur l’ensemble des connaissances qu’ont dû vous apporter vos études jusque là. Les questions peuvent vous paraître difficiles, mais elles sont pourtant supposées être à votre portée. Aussi je n’y apporterai aucun éclaircissement supplémentaire. »

Bref coup d’œil à son montre.

« Vous avez une heure. »



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MessageSujet: Re: Pourquoi un titre ? (Pv)   Pourquoi un titre ? (Pv) EmptyMer 15 Oct - 15:01

Sachiko s'était donnée la peine de faire autant de recherche sur sa petite personne ? Ca, Teika ne s'en doutait absolument pas ! Les fansites notamment, il n'allait jamais les consulter, tout bonnement parce qu'il ne voyait aucun intérêt à surfer sur un site qui parlait de lui o.O Ca pouvait raconter ce qu'ils voulaient, mais il était quand même le mieu placé pour savoir comment s'était déroulé sa vie et comment il en était arrivé là ! Les interviews futiles et quelque peu tirés par les cheveux du genre : Quel endroit de son corps il lavait en premier, quelle était sa soupe ramen préférée ou encore combien d'enfants il voulait avoir... C'était d'une débilité profonde et il n'y avait que les tarés pour réellement s'intéresser et se souvenir de tout ça ! De nombreuses fois le chanteur s'était permis quelques remarques affligentes sur l'étendue de ces questions, ce qui lui valait de mauvaises critiques de certains journalistes...

''Ce ne sont que des questions de bases. Tous les artistes y répondent !''

Tout le monde le faisait alors il devait le faire aussi... Logique, quand ça te prend. Mais le jeune homme ne pouvait pas se permettre des ''holà'' pour tout et n'importe quoi, même si parfois il y avait vraiment matière à exploser. Il n'était là que pour faire ce qu'on lui disait, chanter juste et avoir l'air parfait en tout point. Dans son rêve de devenir chanteur, il n'avait pas pensé une seule fois que le milieu artistique se déroulait en fait de cette manière. Tout n'était que truqué, moche et pleins de faux semblants. Les médias se jetaient dès la première occasion sur ces chanteurs qui eux, se bouffaient entre eux pour devenir le meilleur de tous, et ce, même s'ils venaient de la même compagnie. Les paparazzis effleuraient les moindres gestes futiles et les moindres rencontres inoficielles pour imprimer des scandals tordus et vides de sens, dans le but de se remplir les poches. La biographie de Teika elle-même était fausse, car peu valorisante pour son image et l'image de la société, elle avait été réecrite dans une parfaite optique du gosse riche qui n'avait jamais manqué de rien. Une mère, ex-danseuse de cabaret qui s'était chopé un riche membre de la famille impériale pour le prestige du nom, un père militaire, absent, et qui s'envoyait en l'air avec toutes les prostituées des pays lorsqu'il n'était pas sur le front. Et ce cher beau-papa qui se montrait âme serviable et généreuse, au point de devenir son manager personnel alors qu'il avait atteint l'âge de la retraite... Tout ceci étant caricaturé de manière ''légère'' encore, car à défaut de connaître toute la vérité, les médias n'en seraient que plus redoutables dans leurs écrits ! Un monde qui n'avait rien de glorieux en fait, et au fond, le 2ème et dernier album qui n'avait été produit que dans un but commercial, et qui avait fait oublier le vrai style du chanteur et ses vraies chansons, lui permit de s'échapper des sphères de ce milieu impotayable. D'une certaine façon, il s'était tiré d'affaire pour quelques temps !! Et si le retour de M.Teika devait être annoncé un jour, alors elle aurait lieu dans une autre compagnie – moins imposante, certainement, mais qui se plierait aux ordres et aux désirs du principal concerné qui ne voulait plus se faire mener à la baguette, et dans la mesure de l'inespéré, produire un album et se produire sur scène en montrant le réel lui, et prouver qu'il en avait réellement dans la carcasse !

Enfin, tout ceci étant de bonnes ambitions futures, et beau-papa se chargeait de tout pour restituer l'ordre. Teika quant à lui n'avait plus qu'à trouver l'inspiration pour ses prochaines compositions, égaré dans ce palais qui se disait être l'endroit le plus sur et approprié pour sa ''resurrection''. Et les devoirs dans tout ça ? Oui on en avait presque oublié le thème >.< Et bien, Teika aurait préféré étudier sur place, dans une université, mais sa célébrité qui contraignait ses nombreux déplacement dans tout l'Asie l'empêchait d'avoir une scolarité stable. Alors, il étudiait par correspondance et devait toujours tout faire tout seul, sans l'aide ou indication particulière d'un professeur ou de quelqu'un ayant atteint ce niveau. Il n'était pas stupide, et heureusement pour lui, il avait toujours bien étudié en classe primaire et secondaire. Ceci dit, il avait la net impression d'avoir manqué de nombreuses choses – allait savoir quoi en fait – il n'était chanteur que depuis ses 19 ans alors il devait pourtant avoir un bon savoir du monde. La célébrité ne lui avait vraiment apporté que des ennuis au fond...

A l'avertissement plutôt austère de cette voix jeune et féminine, le nippon leva les yeux de son téléphone, se redressa tout en même temps en suivant du regard la jeune fille qui prenait place en face de lui en déposant ses affaires d'un coup sec et bourru, de quoi le faire tressailir un bref instant sur sa chaise. Mais Teika ne disait rien, il restait de marbre. Pas dans son habitude de laisser transparaître ses sentiments, alors il allait soigneusement analyser la petite chose qui se tenait sous ses yeux. Le clapet de son portable refermé et rangé dans la poche de son jean's, il la zieuta un bref instant à travers ses carreaux rectangulaires, puis porta son intérêt vers cette liasse de feuilles qui se disaient être son encas dans la matière ! Elle est jeune, et n'a pas l'air d'une enseignante habituelle. Oui, tout se juge sur l'apparence physique de la demoiselle, mais c'est toujours ainsi que l'on tente de percevoir les gens. Cependant, sa voix était claire et assurante et elle n'avait pas du tout l'air de plaisanter. Une petite-fille de l'Empereur ? Oui, c'était dans la mesure du possible, tout à fait probable ! Mais si c'était le cas, soit elle jouait très bien la comédie ou soit elle était réellement sérieuse ! Il n'en faut pas des masses pour ce cher Teika pour comprendre qu'il avait affaire à son enseignante ; celle qui allait désormais lui apprendre ''la vie'' – plutôt gonflé quelque part qu'une enfant se charge de son éducation – mais le jeune homme ne laisse rien transparaître. Il haussa des sourcils, se saisit de la première feuille à sa portée, toujours sans un mot, et débuta l'inspection de ce test en un bref coup d'oeil. Elle avait dit vrai, ce n'était pourtant pas quelque chose de très dur, mais certaines bases lui échappait... Un petit oublie, sans aucun doute, en lui mettant la puce à l'oreille, il se souviendrait de la plupart des réponses démandées – le genre de questions qui ne ressortaient jamais dans la vie courante, mais sur papier uniquement – mais en plus, elle n'était même pas disposée à lui donner un coup de pouce... Bon, ce n'était pas son rôle évidemment, et Teika ne lui demandait pas non plus la réponse. Orgueil que voulez-vous... Mais bon, il n'était pas certain de réussir avec brio ce premier test...


- Une heure... répéta Teika dans un souffle court. Je vois... C'est la première fois que tu enseigne à quelqu'un ?

Mince, il ne s'en était pas rendu compte, mais il venait de la tutoyer ! Ceci dit en règle générale, il n'avait pas à vouvoiyer les plus jeunes... même si dans ce cas particulier, il y avait de quoi réfléchir. Enfin non, pas le temps de s'appuyer sur ce détail, il n'avait qu'une heure pour faire tout ça, et donc, se devait de garder toute sa tête pour ce fameux test. Il trouvait quand même que ce délai était assez court. En règle général, il pouvait le faire, mais tout le monde n'avait pas forcément un QI hyper développé !! Dans une mesure d'égalité, les tests duraient au moins 2 heures, et tant pis pour ceux qui finissaient à l'avance, ils n'avaient qu'à attendre. C'était ce que pensait Teika, et donc, c'était pour cette raison qu'il venait de lui poser la question. Si c'était sa première fois, les erreurs de jugements étaient tout à fait probable, ou peut-être était-elle trop strict tout simplement... Dans tous les cas il comptait relever le défi.
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MessageSujet: Re: Pourquoi un titre ? (Pv)   Pourquoi un titre ? (Pv) EmptySam 18 Oct - 21:53

Dotée d’une mémoire digne de son intelligence, Sachiko gardait un très mauvais, mais très clair souvenir de son premier jour de classe. A cette époque, elle n’avait que six ans. On pouvait encore la juger innocente et naïve. Elle connaissait si peu du monde bête et méchant qui l’attendait dehors. Ses expériences de la vie se limitaient au confinement auquel l’avait cantonnée sa mère mieux étudier et aux réceptions mondaines auxquelles ses parents étaient régulièrement conviés. Là, la fillette était constamment le centre de toutes les attentions, choyée pour son tendre âge, admirée pour son esprit vif. Il ne fallait donc pas se leurrer : l’adaptation au « monde des grands », à cette classe où tous les enfants la dépassaient en taille et dont l’âge approchait la dizaine d’années – parce qu’il fallait bien placer un petit génie là où ses capacités l’appelaient, serait nécessairement difficile. Du statut de l’élève à Môman à celui d’une élève parmi tant d’autres, une marche dure à surmonter s’élevait. C’était si prévisible. Aussi fut-ce en toute connaissance de cause que Sachiko se rendit ce jour-là à l’école, une boule d’angoisse au ventre, ses mains serrant anxieusement ses cahiers neufs. La peur de l’inconnu lui donnait l’envie de partir en courant, mais l’envie de bien faire la maintenait bien sagement à sa place. Puis il arriva : l’élément perturbateur ; le grand dadais, qui, du haut de ses onze ans, se pensait le maître des lieux et beugla, sans y réfléchir, un : « Mais t’es qu’une petiiteuuuh ! »

Cette fois fut la seule lors de laquelle Sachiko perdit son calme. Il en résulta douze points de suture et un traumatisme psychologique indélébile – pour l’autre énergumène, bien entendu. Puis le temps passa, et notre chère bambine se confronta davantage au monde, aux autre et à leurs flagrants défauts. Elle s’entretint avec des directeurs d’école qui cherchaient à l’enrôler dans leurs établissements, avec des lycéens qui voyaient d’un mauvais œil l’entrée d’une gamine dans leur niveau, avec de vieilles tantes nonagénaires qui voyaient dans leur ancienneté un synonyme de clairvoyance. Et elle comprit. Elle comprit leurs tutoiements faciles, leurs adresses condescendantes, leurs fausses questions qui soulignaient la jeunesse de la petite Soejima et son inexpérience, leurs certitudes d’aînés – tous ces artifices qui constituaient les seuls avantages qu’ils pensaient avoir sur Sachiko et son intelligence. Enfin, de ces constations, la conclusion suivante fut déduite : la violence ne constituait pas une solution adéquate ; elle avait tellement mieux en réserve. Et Masahito-san, dont le sens des paroles n’était guère difficile à débusquer – « C’est la première fois que tu enseignes ? » = « Tu ne l’as jamais fait, tu ne dois pas savoir comment faire. », s’en apercevrait bientôt.

Se désintéressant lentement du livre de trigonométrie dans lequel elle s’était plongée après avoir annoncé le programme du jour, Sachiko dirigea avec mollesse un regard sombre, inexpressif sur son vis-à-vis. L’espace de quelques longues secondes, elle laissa s’attarder un silence pesant. Ne soufflant pas un mot, ses traites ne trahissant pas la moindre émotion, la fillette paraissait vaguement inquiétante. Elle était certes calme, mais qui ignorait que toute tempête avait ses moments d’accalmie avant de repartir plus dévastatrice que jamais ?

Finalement, la demoiselle se décida à rompre la tension qui régnait sur la salle. Un sourire enfantin brisa le visage impassible qu’elle s’était composée ; son dos, d’habitude si raide, se courba légèrement. De même, tous les membres de son corps que tendaient sa perpétuelle austérité se relâchèrent, et la fillette s’autorisa même poser son coude sur la table, avant d’appuyer négligemment son menton contre sa paume. Arborant une telle attitude, Sachiko semblait presque mignonne, presque insouciante. Et le rire léger qui naquit au fond de sa gorge pour finalement raisonner dans toute la bibliothèque ne faisait que confirmer cette impression nouvelle.

« Gomen nasai, Masahito-san, souffla-t-elle sur un ton qui sonnait sincèrement désolé. »

Passant une main devant sa bouche, elle inclina ensuite la tête en avant, de manière apologétique avant d’enchaîner :

« En effet, c’est la première fois que je fais ça. Enseigner, je veux dire. Mon manque d’expérience doit être vraiment flagrant, n’est-ce pas ? J’étais tellement honorée lorsque l’on m’a proposé ce poste. Puis cela m’a angoissé. La famille impériale ? Ce que je dois dire, ce que je dois faire… J’avance en véritable terrain inconnu. Ce test, c’était ma parade pour ne rien avoir à dire. Il est sûrement infaisable… » Pause hésitante. « Anoo, faisons plutôt autre chose. »

Ponctuant ses paroles d’un hochement de tête décidé, Sachiko releva les yeux. Et dès lors, on put constater que son visage avait encore changé. A dire vrai, la métamorphose semblait plutôt minime, sûrement imperceptible pour un observateur non averti. Le sourire des quelques secondes précédentes s’étirait encore sur ses lèvres, ses traits semblaient encore détendus. Mais quelque chose de nouveau brûlait dans ses prunelles brunes : une lueur de cruauté.

« Ja, passons à des questions auxquelles vous êtes plus habitué. » Pause encore, mais cette fois-ci différente, plus théâtrale. « Masahito-san… Quel est votre groupe sanguin ? »

Une fois ses mots lâchés, la lueur devint feu et tordit tout le faciès de la donzelle. Son sourire, jusque là si innocent, s’agrandit au point de laisser se découvrir deux rangées blanches de dents bien alignées, incisives et presque carnassières. Et terrible, Sachiko poursuivit son interrogatoire :

« De quelle humeur êtes-vous au saut du lit ? Udon ou soba, quelles nouilles préférez-vous ? Quelle est votre couleur préférée ? Croyez-vous aux extraterrestres ? Quel shampoing utilisez-vous ? »

Silence avant d’abattre la dernière carte.

« Qu’est-ce cela fait d’être un artiste raté, un de ceux dont on ne retient que ce genre de renseignements futiles ? »

Le jeu se terminait finalement. Sachiko avait joué tous ses numéros gagnants, et elle avait remporté la victoire sur ce petit arrogant. Du moins, se plaisait-elle à le croire pour l’instant. Et reprenant son attitude habituelle, celle de la sévérité incarnée, Sachiko se redressa pour réclamer la capitulation sans condition de son ennemi :

« Le test, le vrai. Vous n’avez plus que quarante-sept minutes, et trois secondes. »

Et c’est ainsi que la petite Soejima s’en retourna à son livre de trigonométrie.
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MessageSujet: Re: Pourquoi un titre ? (Pv)   Pourquoi un titre ? (Pv) EmptyLun 20 Oct - 2:54

Ohh pardon, Monsieur venait de la sortir de son passionnant livre de trigonométrie... Constatation fait dès qu'il eut terminé sa phrase, le blanc qui en suivit par là suite. Etait-ce une erreur de sa part que de poser une simple question, inutile certes, mais approuvé par sa propre personne. Jouer la grande dame froide n'allait pas le ralentir. La seule chose qu'il désirait était d'en savoir un peu plus sur elle, dans la limite possible de la chose. Dans tous les cas, il pouvait toujours l'observer et tenter de la cerner un peu mieux. Son but n'étant pas de faire d'elle une amie, du tout, mais juste de mieux se préparer à recevoir les venins de cette redoutable adolescente. En comprenant davantage son adversaire, le jeune homme ne pouvait que mieux se défendre et contre-attaquer à sa manière, si ennemie, bien sûr, elle le devenait.

Cette fille était inquiétante, peut-être, mais elle avait une remarquable maîtrise de ses émotions. Pas l'ombre d'un sentiment, une lueur d'angoisse, un soupçon de trouble, rien. Teika se surprenait à se revoir lui, dans le temps. Adoptant cette même attitude manipulatrice et fausse de sa réelle personne. Remarque, il l'était toujours encore un peu maintenant, mais moins, évidemment. Cette petite là semblait très douée à ce jeu... trop même. Sans nul doute que le chanteur perdrait à ce duel, n'étant plus aussi inexpressif que dans le temps. La maturité faisant peut-être ça, ou simplement avait-il compris qu'il ne fallait pas abuser de ce don extrème de la comédie à tort et à travers. C'était inutile de se méfier de tout le monde, car en se montrant constamment de cette manière face aux gens, jamais personne n'oserait jamais aller vers elle.

La suite que lui orchestra la brunette lui arqua un sourcil, et un léger sourire aux lèvres, Teika s'adossa plus aisément sur sa chaise, oeil pour oeil dans le regard de l'adolescente. Là voilà qui jouait la petite mignonne... C'était pas mal, mais pas franchement gobante comme histoire. On ne se répête pas, ce coup-là qui était uniquement dans un but d'anéantir et d'humilier le coeur adverse n'allait pas prendre sur lui. C'était du déjà vu, du déjà vêcu par ce jeune homme. Il se contenta même de légèrement en rire, disons quelque chose de léger, le menton doucement penché en avant, alors qu'il écoutait son institutrice lui parler presque de manière auto-dérisoire, si on pouvait dire la chose ainsi. Bien sûr elle le provoquait à travers tout ça, et pire encore lorsqu'elle attaqua plus férocement dans la partie qu'elle jugeait sensible : la carrière dite raté de Teika.

A chacune de ses questions, le chanteur s'accommoda un battement de cils inintéressé, de quoi lui démontrer qu'elle pouvait toujours continuer, que ça ne l'atteignait pas. Ce regard cruel qu'elle lui offrait, oui très cruel malgré cet air digne des plus grands comédiens et ce sourire que Teika jugeait plus sadique qu'autre chose... Il en restait de marbre, mais au fond de lui il trouvait la chose aussi fascinante que grotesque. Il devait probablement déjà admirer ce côté de la brunette. Sado le jeune homme ? Pas du tout... Juste, qu'il n'avait encore jamais rencontré, jusqu'à présent, une telle personne aussi redoutable ! C'en était presque terrifiant, mais Teika ne pouvait que ''complimenter'' cette facette fort bien exploité de la demoiselle. Lui-même à 15 ans, n'avait jamais atteint un tel niveau de méchanceté, et aujourd'hui à presque 21 ans, il n'était même plus sûr d'être réellement capable d'autant d'en faire autant, avec cette même finesse et ruse. A la toute dernière question, le jeune homme ne laissa transparaître qu'un léger hâle rancoeur, les sourcils légèrement plissés.

Le jeu se terminait effectivement, et s'il n'avait eu affaire là à son enseignante, Teika n'aurait pas hésité un seul instant pour lui avouer le fond de sa pensée. Mais comme elle semblait être dans le même panier que lui, il préférait répondre à tout ça d'une manière plus personnelle. Par ce même côté détaché et insignifiant de sa personne, il se garda de tout sentiment de colère, et préféra l'ignorer scrupuleusement ; étant le meilleur des mépris, parait-il. Il n'allait pas lui faire croire que son petit coeur étant anéantit et totalement hors contrôle. Teika n'était peut-être pas aussi méchant mais il avait lui aussi une parfaite maîtrise de lui. L'expérience en vue de la différence d'âge était de son camp, même si l'intelligence se disait différente. Sachiko pouvait encore progresser dans ce domaine, il en était conscient et il ne doutait absolument pas qu'elle deviendrait une championne en titre, le surpassant tout bonnement. Il s'en fichait, ça ne l'intéressait pas d'être quelqu'un comme ça. Il ne l'était que lorsque c'était utile, et non, juste pour imposer sa dictature aux premiers abords.


- Le test, le vrai. Vous n’avez plus que quarante-sept minutes, et trois secondes.

Finalement il n'avait pas eut le sentiment d'avoir loupé énormément de son temps. Il venait là de rencontrer un chouette numéro... Plutôt distrayant même ! Ca avait eut le mérite de le faire sourire et même rire !! Et comme la demoiselle parcourait à nouveau son livre de trigonométie, Teika s'en alla rejoindre son doux et plaisant test qu'elle lui avait donc concocté. Elle se sentait victorieuse parce qu'il n'avait rien dit, n'avait pas réagit ? C'était pourtant dommage parce qu'à aucun moment, il n'avait cherché la guerre, la petite bête pour la défier... Seulement, sa non réaction pouvait tout aussi dire le contraire, et ça, elle n'était pas idiote au point de le remarquer elle-même.

Ce fut donc dans un baillement étouffé et presque ironique qu'il déclara tout bonnement avant de s'attaquer à ses premières lignes, les lunettes remontés sur son nez :


- Si tu veux vraiment savoir tout ça, tu n'auras qu'à consulter mon site officiel. Il paraît qu'il est riche en informations...

Puis sans détourner son regard de sa fiche, il pressa sur son bic pour y ressortir la mine et fit glisser le stylo sur le papier pour y former les premiers kanjis qu'il prit grand soin de former dans sa plus belle écriture.

- Mais entre nous je pense que tu as mieux à faire, n'est-ce pas ? Retenir ce genre d'informations d'un artiste aussi raté, comme moi... ça serait plutôt déplaisant, non ? J'en ferai part à mon manager. Quoique... je pense qu'il est du même avis... que toi ? que moi ? de tout le monde en fait. Mais bon, ce genre de questions ne sortent pas de grands génies, alors les réponses ne peuvent pas être à la hauteur de nos espérances. C'est triste mais c'est comme ça. Excuse-moi de te déranger. Je ne parlerai plus jusqu'à la fin du test.

Chose dite et qu'il comptait bien faire. Teika n'avait qu'une parole.
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MessageSujet: Re: Pourquoi un titre ? (Pv)   Pourquoi un titre ? (Pv) EmptySam 1 Nov - 23:55

Sachiko avait la méchanceté gratuite. Avec elle, les insultes tombaient de manière spontanée, naturelle. Plus elles parvenaient se montrer blessantes, plus la jeune fille s’en réjouissait. Après tout, le malheur des uns faisait bien le bonheur des autres. Ceci étant, écorcher l’orgueil de ses interlocuteurs n’avait jamais constitué un but premier chez la demoiselle C’eut été accorder bien trop d’importance à ses congénères, ces misérables êtres faux et sans intérêt que la force des choses la poussait à côtoyer. Aussi, hissée sur les hauteurs de son mépris habituel, Sachiko se souciait guère des réactions que pouvaient provoquaient ses quelques piques et ne s’outrait pas lorsque l’on payait ses paroles d’indifférence. Elle y était même quasiment habituée… Combien de fois ne l’avait-on pas évincée avec un pincement de jour, un rire tonitruant et un « Qu’elle est mignonne, cette enfant » ? Non, la fillette connaissait trop la condescendance pour s’en offusquer. Si elle y répondait avec mordant – comme elle l’avait fait quelques minutes auparavant, c’était seulement pour demeurer en accord avec sa façon d’être et cracher sa bile quotidienne. Pour être odieuse jusqu’au bout des ongles, quitte à écorcher ce qui passait sous ses doigts.

De fait, la jeune fille accueillit avec une certaine nonchalance la réponse de son interlocuteur. A dire vrai, ce fut si elle l’écouta. Conservant les yeux rivés sur sa trigonométrie, son visage vide de tout expression, elle le laissa juste délivrer son long laïus. Elle n’en retint finalement qu’une vague impression, celle d’un gaspillage vain de salive et de souffle, d’un flot de phrases confuses et superflues qu’il chercha à faire déferler sur elle en vagues percutantes. Un simple « Et alors, quelle importance ? » eut sûrement suffi à résumer la pensée. Mais de toute évidence, la concision n’était pas une qualité d’artiste. Pas d’artiste raté, tout du moins. Dans tous les cas, peu importait ; Sachiko ne comptait pas le lui faire remarquer. Toute enfant était-elle, elle savait encore se tenir. Et son surplus de matière grise lui permettait de comprendre aisément que répliquer serait revenu à relancer la conversation futile et à briser un silence enfin tombé et si utile à l’étude des propriétés des sinus d’un triangle isocèle. Chose à laquelle la donzelle était peu encline. Aussi se contenta-t-elle de hausser un sourcil ironique et à articuler un silencieux « Pitoyable. » - brièveté qui rendait si bien le fond de sa pensée.

Puis ce fut tout. Le calme tomba bientôt sur la bibliothèque, et le silence qui s’installa ne souffrit plus que comme seules interruptions le son de pages tournées et de stylos sur le papier. La jeune fille profita de cette ambiance studieuse pour avancer dans sa lecture. D’un point de vue externe, l’ouvrage, un traité de trigonométrie qui datait 1952, n’était pas des plus passionnants, ni des plus compréhensibles. Les signes et abréviations mathématiques s’y bousculaient, se confondant avec les kanji qui se voulaient vecteurs de quelques éclaircissements ; des schémas s’entassaient à chaque page, encombrés chacun d’une bonne douzaine d’annotations ; et, finalement, le sujet en lui-même ne constituait rien de très limpide. Evidemment, Sachiko, elle, s’y retrouvait parfaitement. Mais il fallait avouer que même notre petit génie favori ne parvenait pas à se laisser captivée. Si cela n’avait tenu qu’à elle d’ailleurs, jamais ce genre de bouquin n’aurait atterri entre ses mains, et ce, malgré les recommandations que lui en avaient fait ses différents professeurs de mathématiques. Sachiko et les cosinus ne s’étaient jamais trouvé de nombreuses affinités. Pourtant, la demoiselle s’était forcée à les étudier. Car, il faisait parti du programme, du dernier programme de révisions que Maman avait établi avant d’avaler six flacons de Prozac. Et quoique Sachiko se rendît bien compte du côté ridiculement sentimental et guimauve de la chose, une part d’elle qu’elle n’avait pas pu réprimer insister pour se conformer à ce programme – une sorte d’hommage à la mode Soejima. La vipère n’était peut-être pas si venimeuse que cela.

Toujours fut-il que cette lecture ne présentait pas le plus grand intérêt et ne put retenir l’attention de la jeune fille que trente-huit minutes et seize minutes durant. Finalement lassée, celle-ci leva le nez de son ouvrage et le referma pour finalement le poser sur la table sans un bruit. Ne jugeant pas utile d’accorder un regard à son ‘élève’ qui avait encore une dizaine de minutes pour finir son test, elle balaya des yeux le reste de la pièce, à la recherche d’un semblant de distraction. Ses pupilles ne rencontrèrent que des rayons où s’alignaient des dizaines de livres. Ugh. Quoi de plus normal pour une bibliothèque, quoi de plus rébarbatif lorsque vos yeux se sont épuisés à déchiffrer des pages entières ? Apparemment, la trigonométrie était la seule occupation qui lui serait octroyée aujourd’hui.

Du moins, Sachiko s’était-elle résignée à le penser jusqu’à ce que le mur ouest de la salle n’attirât son attention : là, en guise de décoration, pendaient, bien à l’abri, derrière une large vitrine de verre, de longs parchemins jaunis où avaient été calligraphiés des haïku. Une moue satisfaite étira les traits de la jeune fille. Ce n’était rien d’emballant, mais cela ferait l’affaire pour une poignée de minutes. Se levant sans un bruit, Sachiko s’approcha lentement des vitrines et entreprit de lire les poèmes qui séjournaient derrière elles. Repérant un escabeau qui faciliterait le décodage de ceux qui avaient été tracés plus en hauteur, elle alla même jusqu’à le grimper.

Puis tout se précipita.
Vous savez, ce fut vraiment stupide. Sachiko se tenait là, en hauteur. Ses yeux parcouraient sagement ce que les décorateurs de la bibliothèque offraient de référence littéraire aux visiteurs. Sept minutes et vingt-deux secondes, c’était tout ce qui lui restait à supporter de cette corvée du jour. Il n’y avait, là, aucun danger. Même lorsque le téléphone qui logeait dans la poche de son jean sonna, brisant le silence en entonnant la Sérénade de Schubert à plein volume, tout eût dû être sûr. Après tout, Papa l’avait prévenu qu’il chercherait à la joindre à la fin de son cours. Non pas pour savoir comment cela s’était passé, mais pour venir la chercher et, qui sait, s’approcher des hautes sphères de la société au seuil du palais. Il avait même ajouté qu’elle n’avait qu’à passer son portable en mode silencieux, qu’il laisserait un message. Comme à son habitude, Sachiko ne lui avait pas prêté la moindre attention, se contrebalançant d’une part de son appel, d’autre part de gêner quiconque eût été avec elle lorsqu’elle l’aurait reçu. Mais, quoiqu’il en fût, elle savait. Elle n’avait pas être surprise d’entendre son téléphone se réveiller. Pourtant, le mouvement de surprise qui l’anima ne fut pas répressible.

Ce fut vraiment stupide. Et rapide. Désorientée, la fillette vacilla sur son perchoir et bascula en avant. Son épaule, la première, rencontra la vitrine. Celle-ci se brisa immédiatement sous le choc, et le reste du corps de la jeune fille ne rencontra qu’une centaine de débris de verre avant d’atteindre rudement le sol, l’escabeau, entraîné dans sa chute, s’affaissant sur elle.

Ce fut vraiment stupide. Et douloureux. Lorsque ses yeux fermèrent, Sachiko ne savait pas encore lequel de ses membres l’élançait le plus. Elle avait plutôt l’impression d’un supplice général que celle de blessures locales. Comme des milliers de lames la transperçant de toute part, avec du sang. Beacuoup de sang. Et lorsqu’elle fut sur le point de s'évanouir, elle ne put s’empêcher de penser que comme mort, c’était vraiment stupide. Elle en aurait presque ri du pathétique de la scène si elle n’avait pas eu aussi mal.

[Oui, je sais -.- Comme post aussi, c'est réellement pathétique. Désolée-euh !]
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